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CHVRCHES – Screen Violence: Director’s Cut

Après Love Is Dead (2018), album plus pop que synth, et une collaboration moyennement appréciée avec l’artiste EDM Marshmello, CHVRCHES revient avec Screen Violence, son quatrième disque désormais augmenté d’une version Director’s Cut. Cette fois, finie la pop de festival, place désormais à une nouvelle étape pour le groupe, qui revient aux sources de ses sonorités, la noirceur en plus.

CHVRCHES fais-moi peur

La couleur a été annoncée par Lauren Mayberry, frontwoman du trio anglais synthpop, lors des interviews promotionnelles. L’album tire son inspiration des films d’horreur et de la violence démontrée à travers les écrans. Il est facile de voir là une critique à peine déguisée envers l’influence des réseaux sociaux, ce qui se ressent dans l’écriture des paroles.

D’emblée, les nappes de synthé et les arpèges nous accueillent, accompagnant la douce voix de Mayberry qui entonne “I don’t wanna say / that I’m afraid to die” sur l’ouverture, “Asking For A Friend”. Le décor est planté mais ce contraste est presque habituel pour CHVRCHES. Le trio a toujours su enrober ses thèmes sérieux voire sombres par leur synthpop acidulée et ce disque ne déroge pas à la règle.

“He Said She Said”, premier extrait de l’ensemble et déjà premier tube, évoque les commentaires sexistes qui ont visé la chanteuse depuis les débuts de la formation. On se souviendra par exemple du flot de remarques et menaces misogynes qu’elle a dû essuyer lorsque le trio a dénoncé Marshmello pour avoir travaillé avec Chris Brown, qui avait été condamné pour avoir violemment agressé Rihanna.

Le poids de la notoriété est l’un des thèmes récurrents de l’album, en particulier sur l’un de ses meilleurs titres, l’immense “How Not To Drown”, que l’on croirait tout droit sorti des années 80. Et pour cause, car le légendaire Robert Smith de The Cure y fait une apparition qui ajoute un sel supplémentaire au morceau.

Retour aux sources et continuité

Entièrement auto-produit, contrairement à son prédécesseur, Screen Violence vient élargir la palette sonore du trio. La synthpop edgy se voit par moments mise de côté pour explorer des structures et sonorités rock.

On pense par exemple au groove lancinant de “Final Girl” et à ses riffs de guitare qu’on aurait jamais cru entendre dans un disque de CHVRCHES. La guitare toujours présente, mais de façon plus douce et en retenue sur la ballade nostalgique “Better If You Don’t”. Certains motifs de batterie, parfois lourds et agressifs se font remarquer, comme sur “Nightmares”, dont le pont rassemble à la fois des éléments de la synthwave et les build-up martelés du rock.

De même, le chant de Lauren Mayberry semble encore avoir évolué par rapports aux sorties précédentes. Certaines strophes plus nuancées se juxtaposent à d’autres plus affirmées, comme un cri cathartique. Le trio joue également de quelques bonnes idées techniques comme l’effet de l’autotune ajouté aux paroles sur “He Said She Said” pour appuyer le contraste entre les deux personnages du morceau.

Director’s Cut

La bien nommée version Director’s Cut de Screen Violence, parue trois mois après le plat de résistance, vient ajouter trois autres mignardises à l’album du trio de Glasgow. Écrits en 2020 mais pas finalisés à temps pour la sortie de du disque, ces trois morceaux auraient très bien pu avoir leur place sur l’édition standard. Mais c’est surtout “Bitter End” qui sort du lot. On y retrouve une guitare discrète et des couplets tout en retenue qui montent petit à petit pour arriver au formidable refrain, que l’on a envie de “play it again and again / until I find rapture” comme le chante si bien Mayberry.

Une superbe conclusion à ce qui était déjà un album maîtrisé et abouti et qui marque peut-être un tournant pour la suite de la discographie de CHVRCHES.

Informations

Label : Universal Music / Mercury
Date de sortie : 29/10/2021
Site web : chvrch.es

Notre sélection

  • How Not To Drown
  • Nightmares
  • Bitter End

Note RUL

 4/5

Ecouter l’album