Colt 45 – The Tide Is Turning

A l’affiche du Hey Preston! Festival au Royaume-Uni fin septembre, aux côtés de Heaven’s Basement et Blitz Kids, Colt 45 sort “The Tide Is Turning”. Formé dans le comté de Cumbria en 2009 par le guitariste Neil Harper et le bassiste Gareth, en 2010, à l’arrivée du batteur Adam Lewis ils sortiront par eux-mêmes 2 EPs et connaitrons tous deux un vif succès auprès des critiques, tels que Rock Sound ou encore Kerrang! pour ne citer qu’eux. Après trois années passées à sillonner les routes anglaises Colt 45 s’est posé pour enregistrer un premier album dont ce trio se veut fier. Le 17 septembre 2013, la nouvelle fut annoncée : le groupe signe chez Visible Noise pour leur premier album, un clin d’oeil certain au titre de l’essai, car à l’instar de leurs précédents EPs, réalisés de façon indépendante, ils font appel à une maison de disques.

“Salt Water” annonce la couleur, un son très rock underground aux sonorités pop qui pourront faire penser à la chanson “The River” que Good Charlotte a enregistré avec le chanteur M. Shadows et le guitariste Synyster Gates (tous deux membres d’Avenged Sevenfold), une mélodie très entêtante qui reste en tête même après l’écoute entière de l’effort. Le single “O.K” se fait entendre, comme son nom l’indique, ce morceau est O.K, morceau très sympathique, mais n’a rien de très exceptionnel, une guitare très douce, une batterie présente ce qu’il faut, une voix posée. Contrairement à “The Simple Things Are Working” qui elle regroupe également tous ces éléments (guitare douce, ce qu’il faut de batterie et une voix posée) ce morceau, étant le plus proche de ce que l’on peut appeler ballade sur tout le disque, prouve que même avec des accords simples et une voix qui ne montre pas toute l’étendue de ses capacités. Oui les choses simples fonctionnent. Un solo très doux qui transporte l’auditeur avec une pointe de mélancolie. “595” donne l’impression de revenir dix ans, voire même plus, en arrière à l’époque où des groupes punk rock émergeaient. “I Thought I Knew Best”, “Time Will Tell”, “When We Sleep Alone” et “Found My Home” sont toutes les quatre construites sur le même schéma que les trois-quarts de l’album, à savoir un rythme entêtant et un refrain qui reste en tête, bref des airs très gentillets mais efficaces. Il est impossible de faire l’impasse sur la chanson de la pluie, en effet “I Remember When The Rain Came Down”, outre le lien très facile à établir entre la pluie et ces British, un autre aspect de la voix de Harper est montré, un grain de voix plus grave plus rock, pour le coup on oublie cette image de punk rock pour tomber dans du bon pop rock. “Lessons Must Be Learned” ne fait pas exception, la voix calée annonçant une autre chanson rock mais elle reviendra très vite à du punk rock qui une fois de plus rappelle d’autres formations punk déjà installées depuis de nombreuses années. L’ensemble se clôture sur le très beau “Crutches” un titre bien construit, un dernier solo de Neil Harper, un dernier battement de batterie de Lewis et une ligne de basse de Gareth et “The Tide Is Turning” est déjà fini après trente-huit minutes.

De façon générale la batterie, même si elle n’est pas relayée au second plan, sonne un peu de la même façon durant toute la durée de cette galette, l’impression d’entendre toujours le même tempo est récurrent. La tendance actuelle serait-t-elle de faire des disques de courte durée pour aller droit à l’essentiel ? Qui sait. Colt 45 nous offre un premier album sympa et prometteur pour les amateurs du genre, bien qu’il puisse se caler très (trop ?) facilement à la bande originale de films pour teenagers, un oeil est cependant à garder sur ce groupe.