Concrete Knives – Our Hearts

Qu’ils ont été durs avec leurs fans ! Il nous a fallu attendre pas moins de six ans pour pouvoir une fois de plus se délecter de nouvelles notes made by Concrete Knives. Six ans. Pas manqué pour les Normands qui se sont assurés une haie d’honneur pour un retour plus qu’attendu. Les cinq Frenchies débarquent et on n’est pas prêt d’oublier qu’ils sont revenus.

Les Concrete Knives nous offrent leurs coeurs avec “Our Hearts”. Entre concentré d’influences diverses et talent inconditionnel de notre quintette, on ne sait que faire des pépites qui se cachent dans cet essai. L’ovni orchestral “Bring The Fire” vient débuter cet album qui s’annonce épique dès les premières notes. L’alliance des trompettes, du synthé et des guitares est d’une perfection folle et les sons les plus étrangers viennent s”assembler pour former cette troublante masterpiece.

Les choeurs passionnés de “Gold Digger” se font fédérateurs tandis que l’instru répétitive sous pression pousse notre palpitant à rude épreuve. Track après track, continent après continent, les Concrete Knives nous emmènent dans une épopée initiatrice entre terres arides et boueuses, lacs à perte de vue et sombres déserts.

Si les premières notes de “Gone” jouent dans le rock expérimental, l’ensemble se transforme vite en une lancinante symphonie qui se plaît à feindre la meilleure des bandes son de western. Ça fonctionne. On ne peut refuser la brise d’air frais proposée par l’interlude “Babies” et ses beats plus urbains qui se mêlent parfaitement à la ballade au piano qui annonce le ralentissement progressif de la cadence.

C’est sur la féérie d’un “Tightrope” et le baisé entre un riff japonisant et une boîte-à-rythmes un poil simpliste d’un “Sometimes” que les choses continuent. Reprise d’allure sur “The Quiet Ones”, ses rythmes pêchus et ses choeurs énergisants pleins d’entrain. C’est finalement au son de l’expérience rythmique pop à souhait “On The Pavement” que l’essai se conclue, quelque part entre éblouissement et fascination.

On ne saurait trouver les bons mots pour décrire cette renaissance, entre réapparition furtive qu’on a tout de même eu le temps d’appréhender et réassemblage des alliages gagnants. “Our Hearts” raisonne, percute.