Avec la régularité d’un métronome, les Canadiens nous offrent leur neuvième album depuis 2002. L’annoncé “Suprême De Rock” aura t-il la saveur des précédentes offrandes ? Un goût de réchauffé? Les deux ? Tentative de réponse ici et maintenant !
De l’amour encore et toujours
Danko le crie haut et fort dès les premières notes de l’ensemble : “I’m in a band and I love it!” En voilà une belle déclaration d’amour à ce line up ENFIN stable depuis l’arrivée du batteur Rich Knox sur “Fire Music” (2015). En éternel défenseur du rock n’roll, notre généreux frontman en vient même à déclarer sa flamme à l’amour en personne (“I Love Love”). De là à penser que le ciment a vraiment pris entre les trois compères, il n’y a qu’un pas! Les deux précédents disques ayant reçus d’excellents retours critiques, quels risques prendre alors à changer une formule gagnante ? Lasser les uns par une éternelle redite ou au contraire, rassasier les aficionados ? Zat iz ze qwestion!
Quarante minutes à deux cent à l’heure
Onze titres. Quarante minutes, pied au plancher. N’imaginez pas un instant que les Jones se lanceront un jour dans le metal prog ! Respectant une urgence quasi punk, si un morceau dépasse les quatre minutes c’est que c’est trop long. Point. Avec chacun un potentiel radio certain, on navigue en terrain connu et en totale zone de confort. Passant de hits sur-vitaminés à des mid-tempos endiablés, l’écoute est des plus fluides mais un poil répétitive. En même temps, demanderait-on à AC/DC de sortir un album de musette ? Ce qui se ressent surtout, c’est cette onde positive tout du long. Vous savez, celle qui vous fait taper du pied et headbanguer en faisant du air guitar ! (Comment ça vous ne faites jamais ça ?)
Identité affirmée
En neuf albums, Danko Jones a su se forger une véritable personnalité tant sur disque que sur scène. Le capital sympathie du power trio y est pour beaucoup et chacun de ses réalisations transpire le rock n’roll et surtout, le groove. Ici encore, la basse bondissante de John Calabrese apporte toute la chaleur nécessaire et se marie à merveille au feeling qu’apporte le cogneur du combo. Quant à Danko, c’est un peu comme le fameux “sourire téléphonique”. On sent que ce dernier prend un pied monstre à déclamer ses textes qui ne réinventent certes pas la roue mais la font sacrément bien tourner. Bonne humeur et détermination sont les maîtres mots ici et la véritable marque de fabrique des Canadiens. Quant au phrasé si atypique du leader, celui-ci se couple parfaitement à ses interventions guitaristiques, riches en break et riffs bien balancés.
Hommages appuyés
Affirmer son identité ne veut pas dire renier ses racines pour autant. Si la première moitié de l’album correspond à l’image désormais imprimée de Danko, la seconde enchaîne quant à elle quelques emprunts stylistiques à certaines formations.
De “You Got Today” quasi copycat d’un hit de Van Halen, à “That Girl” qu’on croirait sortie d’un disque de Thin Lizzy, en passant par la country endiablée de “Burn In Hell” à la Volbeat, bienvenue dans le blind test infernal ! Mais tout cela est si bien emballé que l’on aurait tord de bouder notre plaisir.
Un artwork significatif
Les plus attentifs auront remarqué que cette cuvée 2019 est magnifiée par un artwork ne présentant, une fois n’est pas coutume, aucun membre du groupe. Réalisée par le Suédois Ulf Lundén, celle-ci se veut être un condensé de l’univers du trio.
A l’image de ce “Rock Supreme” résumant à merveille tout le savoir-faire de Danko Jones !
Informations
Label : AFM Records
Date de sortie : 26/04/2019
Site web : www.dankojones.com
Notre sélection
- I’m In A Band
- That Girl
- Burn In Hell
Note RUL
4/5