Chroniques

Deap Vally – Sistrionix

Pour Deap Vally, tout commence en 2011 par la rencontre de deux filles dans un cours de couture (non ce n’est pas une blague !). Après que Julie Edwards (batterie) ait appris l’art du crochet à Lindsey Troy (chant/guitare), elles se retrouvèrent autour d’une autre passion commune : le blues. Dans la lignée des duos explosifs tels que The White Stripes, The Black Keys ou encore The Kills, Deap Vally s’amuse entre stoner, blues, garage et heavy metal, à la manière d’un The Dead Weather exclusivement girly.

“End Of The World” démarre les hostilités avec une guitare saturée et une Lindsey qui n’a rien à envier à PJ Harvey. “Baby I Call Hell” s’amusera à ériger des murs de guitares à la manière d’un Jimmy Page. “Gonna Make My Own Money”, du même acabit fera la part belle à des riffs déjantés digne de Jack White et en plein combat dantesque avec des cris guerriers digne d’une amazone. “Walk Of Shame” continuera de réveiller les morts dans un punk blues minimaliste et accrocheur. Les riffs gras et distordus sont la force de ce duo, “Raw Material” en est le meilleur exemple. La batterie joue la boîte à rythme, la guitare hypnotise et colle au crâne pendant des heures. “Your Love”, énergique et frénétique, vient s’amuser avec les paroles de l’Iliade d’Homère pour en faire un hommage au triangle sacré. “Lies” permettra à Lindsey de prouver toute sa puissance vocale, au coude à coude avec Alison Mosshart. La cause des femmes restent leur crédo. “Woman Of Intention” prouve à quel point il est difficile de faire son trou et être crédible pour un duo féminin. Enfin, “Six Feet Under” se répand et happe par sa batterie tentaculaire, Lindsey gémit, la guitare s’extasie dans une distorsion à la limite du shoegaze. Pour les plus attentifs, la piste secrète “Spiritual” clôture l’ensemble, mélange entre du bluegrass et de chansons de travail afro-américaines, dans la veine de Doc Watson.

Une ferveur et un girl power, teintés de riot grrrl, proche de L7 et Babes In Toyland, des inspirations musicales allant de Girlschool à Led Zeppelin en passant par The White Stripes, Deap Vally livre un premier album plutôt bien ficelé, même si le manque d’originalité et la redondance musicale amène une lourdeur et une difficulté à écouter “Sistrionix” d’une traite. Les textes puissants et l’énergie explosive de ces jeunes filles en font tout de même un groupe à suivre de près. Que les féministes se rassurent, leur cause est très bien défendue, du moins dans l’univers musical anglophone.

Informations

Label : Universal Music / Barclay
Date de sortie : 28/06/2013
Site web : deapvally.com

Notre sélection

  • End Of The World
  • Gonna Make My Own Money 
  • Raw Material

Note RUL

3.5/5

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