Groupe californien à l’intrigante identification “doom pop”, les Death Valley High avaient réussi à faire parler d’eux en 2011 avec leur album bien reçu, “Doom In Fool Bloom”, reconnu notamment pour le titre “Multiply”. Après ce succès, il est clair que la formation n’a pas encore tiré sa révérence, la preuve en est avec la sortie d’un nouvel effort de douze morceaux, “Positive Euth”, avec Jesse Hart Nichols à la production (The Stooges, Ty Segal) et Eric Stenman au mixage (Thrice, Deftones).
“Positive Euth” fait preuve d’un large panorama stylistique. L’opus s’ouvre de manière franche avec “Bath Salt Party” et permet, dans sa courte durée – 1’19” – de se refamiliariser avec la voix de Rayka Osburn qui semble prendre des teintes punk hardcore à la Wade McNeil (Gallows). La voix de Reyka Osburn se prête parfaitement aux senteurs dark rock de “The Present” et va jusqu’à toucher les aiguës dans “Re-Animation”. Le groupe dévoile une véritable palette d’atmosphères en passant d’un style à l’autre avec une parfaite aisance. Ainsi, certains morceaux relativement calmes et reposants, se trouvent aux côtés d’autres plus énervés tels que “Fingernails Marks” qui nous emmène dans une frénésie punk saccadée et rejoint les pistes aux penchants metal comme “A Little Light Conversation”. L’intrigante dénomination doom pop peut alors se faire comprendre dans un premier temps par les thèmes des paroles qui flirtent avec l’idée de la fin du monde et autres dérivés post-mortem. Mais également par la présence d’un constant vrombissement de fond qui se camoufle sous les sonorités goth rock et pop qui rappelle les sonorités graves du doom. Cette dénomination évoque aussi un aspect assez contradictoire, avec lequel les américains jouent au fil de chansons comme “How2Kill”, qui nous donne une intro décalée et comique à coup de “hou hou hou” relativement efféminés, tout en se positionnant comme un des titres les plus puissants du disque. Ainsi, chaque morceau semble détenir une certaine singularité. C’est exactement ce que propose la courte parenthèse instrumentale non identifiée de “Not If I See You First” qui, avec sa ligne mélodique lugubre de synthé et de piano, se définit presque comme le jumeau du morceau maléfique qui le suit : “Fingernail Marks”, de part leur longueur écourtée. Mais aussi “Commit To Knife” qui peut à priori passer inaperçu, mais qui se démarque indéniablement par sa progression qui commence par un chant clair et une voix qui recouvre un air susurrant, puis qui dégénère dans un ultime fracas vers un chant plus rugueux proche du growl. “Batdanse”, quant à lui, nous entraine dans des rythmiques dansantes et penche vers un aspect plus modern rock, basées essentiellement sur la basse sur laquelle repose le riff principal. Les instruments travaillent réellement ensemble, offrant un album propre, précis et bien construit. On le remarque avec “How2Kill” et ses riffs dynamiques ou encore avec “Blood Drive” qui démontre un pur travail rythmique entre guitares et batterie sur fond de vibrations metal industriel. Une cohésion instrumentale que l’on ressent également avec le sentimental “Cinéma Vérité” qui dévoile une énergie sonore construite, au milieu du tumulte des changements rythmiques, et procure une sensation de calme regorgeant d’une rage amère. Enfin, l’album se clôture au bout d’une demi-heure avec “Re-Animation”, qui nous laisse étonnement sur une note positive, histoire de signer le titre de l’album, à l’aide de riffs de guitares optimistes et héroïques.
“Positive Euth” détient véritablement une personnalité qui touche à tout. Le groupe semble ainsi avoir réussi à s’approprier de nombreux styles, en offrant un solide essai, réussi, sans tomber dans un opus friable et sans personnalité. A priori, les Death Valley mènent leur entreprise avec succès.
Informations
Label : Minus Head Records
Date de sortie : 05/07/2013
Site web : deathvalleyhigh.com
Notre sélection
- How2Kill
- The Present
- A Little Light Conversation
Note RUL
3.5/5