Malgré un retard dû à une pandémie mondiale, le quintette américain metal alternatif nous offre le successeur de “Gore” (2016) quatre ans après sa sortie. Deftones revient enfin avec son neuvième album, “Ohms”. Les sorties de l’artwork puis du titre éponyme ont littéralement enflammé la Toile. Mais l’attente en valait-elle la chandelle ?
Un retour aux sources
Comme pour leurs mythiques albums “Around The Fur” (1997), “White Pony” (2000) ou encore “Deftones” (2003), Chino Moreno et ses acolytes se sont entourés de Terry Date à la production. Ajoutons que contrairement à son prédécesseur, “Ohms” est le disque le plus collaboratif, car tous sont ravis du résultat final. De mémoire, “Gore” avait été complètement boudé par le guitariste Stephen Carpenter, qui ne se retrouvait pas dans cet album. Forcément, ici le résultat n’en est que meilleur.
Le mix est carré, organique et profond. L’ensemble est d’une cohérence et d’une symbiose rare. La bande de Sacramento est bel et bien de retour. Se révélant plus fort que jamais, ce nouveau disque ne révolutionne toutefois pas le style.
Un mélange parfait de la discographie
Comme à leur habitude, les musiciens nous font osciller tout du long, entre claviers et lignes de grattes envoûtantes, ainsi que riffs vertigineusement gras à la huit cordes. Du scream au chant clair qui sent le sexe à mille kilomètres : tout ce qui fait l’identité de Deftones, et donc fatalement, tout ce qu’on aime. “Ohms” nous en met plein la tronche du début à la fin.
“Genesis” en ouverture, nous met l’eau à la bouche. Sa petite intro aux nappes de claviers aériennes, ses accords de guitare aux échos doux, ses larsens suivis de gros riffs catchy et d’un chant screamé raviront les attentes.
Et à l’écoute de ce morceau, vous aurez certainement envie de monter sur votre bureau et retourner tout votre open space (ou votre appart’) façon clip de “Back To School”. On en veut encore et ça tombe bien. “Pompeji” est de cette même veine tout comme son outro. De jolis riffs très doux et hypnotiques et d’un coup c’est l’explosion, pour revenir à ces rythmes cotonneux, non sans rappeler certains titres de “Koi No Yokan” (2012).
Toujours aussi décapant
Plusieurs riffs d’intro vous arracheront directement la tête. Comme celui de “Urantia”, absolument merveilleux, rentre dedans et dansant, ou encore celui de “The Spell Of Mathematics”. Le reste de ces titres ne vous la recollera certainement pas. Bien que ceux-ci nous laissent tout de même quelques moments de répit. Ce qui serait presque décevant tant l’atmosphère de ces morceaux évoque celle de “You’ve Seen The Butcher” (“Diamond Eyes”, 2010).
Certains morceaux nous rappellerons que le groupe n’est pas l’un des précurseurs du neo metal pour rien à l’instar de “This Link Is Dead”. Cette batterie et ces roulements à vous faire perdre la raison, sont sublimés par une basse dansante au possible et une guitare puissante. Le chant est mixé de la même manière que sur “Radiant City” avec un traitement saturé et lo-fi.
Bien évidemment, le titre éponyme clôturant l’album est parfaitement à sa place ici ! Ses sonorités mélancoliques, l’espoir qui en découle, le chant absolument divin de Chino font de ce titre LE morceau du disque. D’où le choix évident de le dévoiler en premier!
Les Californiens n’ont plus rien à prouver mais nous montrent encore une fois qu’ils n’ont pas atteint ce statut de pointure pour rien. Encore une fois, Deftones nous offre un album fort, poignant. “Ohms” ravira vos oreilles.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 25/09/2020
Site web : www.deftones.com
Notre sélection
- Ohms
- Genesis
- The Spell Of Mathematics
Note RUL
4,5/5