Delain – The Human Contradiction

Après un EP sorti en 2013, voici le premier album tant attendu des Néerlandais sous leur nouveau label, Napalm Records. Après des déboires avec Roadrunner pour leur précédent opus, les revoilà au sommet de leur création musicale avec un disque plus riche, ajoutant une facette de plus à l’identité Delain.

“Here Come The Vultures” ouvre le bal de “The Human Contradiction”, et impose le ton de l’ensemble : quelques notes de piano, une voix mise en scène par Charlotte Wessels ainsi que des fredonnements, un riff de guitare et de basse lourd et, une batterie de Sander Zoer bien présente. Une chanson que tous les fans de Delain vont apprécier grâce à la diversité qu’offre le quinto. Dans la lignée de cette chanson d’ouverture, le single “Your Body Is A Battleground” débute tout en douceur avant de s’imposer, en bonus, la participation de Marco Hietala (bassiste de Nightwish) qui viens pousser la chansonnette. Ce titre n’a certainement pas été choisi par hasard pour promouvoir l’essai : musique très catchy qui donne envie de headbanger assez vite ainsi qu’un refrain qui reste en tête très longtemps. Pour les fans de Marco, il fera une seconde apparition sur “Sing To Me”, chanson qui démarre bien, mais qui au final reste fidèle au style Delain sans grandes surprises. Dans cette lignée, “Stardust”, ne fait pas exception, la voix cristalline et haut placée de Charlotte nous transporte, mais le refrain revient très vite à une chanson gentillette 100% Delain, très entêtante, malheureusement sans prise de risque, elle sera essentiellement retenue pour l’envie de jumper qu’elle provoquera en concert. S’ensuit la version studio de “My Masquerade”, que certains fans ont pu découvrir lors de leur concert du même nom en novembre dernier, elle s’implante très bien dans l’album avec des sonorités à la “Silhouette Of A Dancer” et étant dans le même état d’esprit que “Here Come The Vultures”. Un autre guest se fait entendre, là encore, un visage familier à l’univers Delain, George Oosthoek, la basse d’Otto Schimmelpenninck apporte de la dureté au grunt de l’ancien chanteur d’Orphanage sur “Tell Me, Mechanist”. À noter le refrain “If only we could go back to the start” est un très bon clin d’œil car cette chanson n’est pas sans rappeler leur duo “Pristine” (première collaboration avec George). “Army Of Dolls” ou comment intriguer par ce morceau. Le clavier de Martijn Westerholt (ex-Within Temptation) est très bien placé et s’accorde à merveille pour mettre la voix de Charlotte en valeur, tant bien dans les couplets que dans le break. Un solo endiablé de Timo Somers montrant son habileté à la guitare. Pour les fans de ballades à la Delain, cet effort en fait l’impasse, mais offre une très bonne alternative avec “Lullaby”, un chant assez sombre rejoint par un orage dans le break apportant un ton encore plus grave à cette “berceuse”. Quand un album plaît il est souvent difficile d’attaquer la dernière chanson, elle reste finalement le dernier souvenir qu’un disque va laisser à son auditeur, ici, “The Tragedy Of The Commons” en surprendra plus d’un. Débutant très bien elle intégrera un guest que personne n’attendait, Alissa White-Gluz (récemment devenue la nouvelle chanteuse d’Arch Enemy), son grunt et la voix cristalline de Charlotte donneront un mariage étonnant, mais efficace. Une petite particularité pour ce quatrième album, le groupe souhaitait travailler avec un orchestre mais pour différentes raisons l’idée n’a pas pu aboutir, par conséquent ils ont fait appel à Mikko Mustonen, une seule et même personne ayant travaillé pour rendre ce son orchestrale plus vraie que nature.

“The Human Contradiction” offre ici le meilleur effort du groupe, Il est si bien construit qu’au final, la présence d’invités, bien que prestigieux mais sans grandes surprises (pour la plupart) n’est, presque, pas nécessaire car ce n’est pas ici, ce qui sera principalement retenu. Au final, le seul reproche que l’on peut faire à cet opus est sa durée, seulement quarante-quatre minutes, un peu court pour une galette de cette qualité.