DevilDriver – Winter Kills

La nouveauté chez DevilDriver s’est fait attendre. Après avoir usé de “Beast” (2011) tout au long de ces deux dernières années, la formation américaine propose enfin une nouvelle réalisation studio. Sixième album, “Winter Kills” signe également la première collaboration avec Napalm Records, signant donc la fin du deal avec leur précédente maison de disque, Roadrunner Records. Enregistré en Floride, Dez Fafara, Jeff Kendrick, John Boecklin, Mike Spreitzer et le nouveau venu, Chris Towning, sont prêts à déchainer les foules sur de nouvelles compositions groove metal. Un vague de fraicheur qui arrive à point nommé !

Une ambiance glaçante pour débuter avant l’arrivée des musiciens. “Oath Of The Abyss” ouvre parfaitement les hostilités. Les riffs saccadés pleuvent alors que la batterie de John impose d’ores et déjà une grande puissance. Lourdeur et matraquage sont au programme, une façon comme une autre de débuter un album; quoiqu’il en soit le ton est donné et l’atmosphère malsaine que dégage leur musique est également identifiable. Rapidement suivi par “Ruthless”, les amateurs auront déjà eu l’honneur d’écouter à ce titre, qui fut le premier a être diffusé avant la sortie. Un bon morceau, lancé par une introduction bien catchy, avant que la noirceur ne sévisse de nouveau. Le martèlement se fait à nouveau sentir, accompagné de quelques petits guitar licks, qui instaurent des pointes mélodieuses jusqu’au break. Une belle réalisation qui tient, d’ailleurs, ses promesses en live. Cette galette contient d’excellents titres à l’image de la doublette “Desperate Times” / “Winter Kills”. Le premier est ravageur, fidèle au DevilDriver qu’on connait. Les pointes de mélodies speedées sur les refrains apportent un réel plus. L’alternance de rythme et le dynamisme qu’il implique à l’écoute, fait de lui un bon gros titre des familles groove metalesque. Quant à “Winter Kills”, celui donnera l’impression d’écouter un morceau de death mélodique scandinave -en guise d’introduction- ce qui accentue l’ambiance hivernale et froide que dégage l’opus et donc ce titre éponyme. Un pur condensé de ce que la formation outre-Atlantique propose, en somme, depuis ces nombreuses années. Vint alors LE titre de l’effort en la personne de “The Appetite”. Il sera le plus accrocheur du disque, malgré un clip vidéo qui laisse à désirer. Sa puissance et son style dégagent un mélange explosif. Le dernier passage parisien aura démontré toute l’envergure accrocheuse du titre, qui sent DevilDriver à 666 %, un pur plaisir qui s’exprimera dans les prochains pits, à n’en pas douter ! Une introduction clean, des montées en puissance, une voix au top, de la temporisation par moment et le cocktail est : explosif. Par la suite, malgré le sublime solo sur “Curses And Epitaphs” ou bien encore le jeu mélodique sur “Carings Overkill”, cette seconde partie d’écoute met en jeu une prise de risque plus évidente que lors des cinq premiers morceaux. De là à dire que ces titres sont moyens, certainement pas. Avec le pic du début, difficile de gravir davantage les paliers suivants. En effet, ces pistes déploient également de très bonnes phases et de bons éléments, cependant la dynamique a quelque peu cassée en cours de route et, par conséquent, celles-ci ont un impact plus réduites. “Sail” prendra, l’espace d’un court instant, les traits d’un morceau de Children Of Bodom; comme quoi l’ambiance glaciale et l’énorme voix de Dez font, ici, penser aux moultes formations scandinaves. D’étranges choeurs féminins mettront fin à l’album ainsi qu’au dernier morceau, or celui-ci semble augurer une suite, pour leur prochain opus peut-être ? Mystère.

Une première moitié d’écoute qui s’effectue tambour battant et qui ne laisse pas le moindre moment de relachement, qui sera suivi par une cadence moins élevée et moins intense. DevilDriver a pris des risques et cela s’entend parfaitement. Quant aux deux titres bonus, ils resteront dans la même veine que l’ensemble de ce superbe “Winter Kills”. Fafara et les siens ont une nouvelle fois imposé leur style et, inutile de s’en plaindre, nous aimons cela ainsi !