Devin Townsend Project – Epicloud

On peut dire que dans le genre inclassable, Devin Townsend se pose là. Si certains sont en manque d’inspiration, ce n’est certainement pas son cas. En effet, instigateur de nombreux projets, le musicien multi instrumentaliste a profité au maximum de sa liberté artistique afin de donner vie à ses créations, aussi diverses et variées soient-elles. Ainsi, un an à peine, après la fin de sa tétralogie (“Ki” (2009), “Addicted” (2009), “Deconstruction” (2011), “Ghost” (2011)), Devin Townsend Project revient avec un nouvel opus “Epicloud”, dans les bacs dès le 24 septembre.

Ecouter en avant-première un nouvel album de Devin Townsend, c’est un peu comme ouvrir une pochette surprise, on ne sait jamais ce que l’on va découvrir mais quand on connait un peu le bonhomme on est à peu près sûr d’y trouver son compte. Une fois passée l’intro, sauce “gospel”, on se laisse vite emporter par les refrains catchy des titres qui suivent. Tout comme les chœurs, on a envie de chanter à tue-tête, tellement ces morceaux véhiculent la bonne humeur. Le côté opéra/rock de certains titres comme par exemple “True North” rappelle évidemment le projet d’Arjen Anthony Lucassen, Ayreon. Par moment, avec une compo comme “Lucky Animals”, on se croirait dans le “Rocky Horror Picture Show” dans une version revue et corrigée. Mais que cela ne vous effraie pas car Devin Townsend n’en n’oublie pas pour autant les bons riffs bien metal que l’on peut notamment retrouver sur “Liberation”, “More!” ou “Kingdom” (titre issu de l’album “Physicist” et, ré-enregistré pour l’occasion). Par ailleurs, il sait aussi nous offrir des morceaux plus calmes, plus sereins tels que “Where We Belong”, “Divine” ou “Grace” titre sur lequel nous retrouvons une nouvelle fois Anneke Van Giersbergen (ex-The Gathering), qui avait déjà participé à d’autres projets de Devin Townsend. Ainsi, sa voix légère, cristalline s’intègre parfaitement au titre. Quant au timbre de voix du frontman, on ne peut que constater, une nouvelle fois, avec quelle aisance il peut passer d’un registre vocal à un autre. Et pour ceux qui n’en n’auraient pas eu pour leur argent, sachez qu’il existe une édition collector, renfermant un second CD, avec pas moins de dix titres (démos) supplémentaires.

S’il y en a qui réussisse tout ce qu’il touche, c’est bien le cas de Devin Townsend, qui contre toute attente, enchaine avec un disque plus “easy listening” et fait mouche. Misant sur des chœurs à profusion, “Epicloud” porte bien son nom et ainsi, matérialise une autre facette de cet artiste.