Les légendes ont la peau dure ! Leur revival de 2016 avec un album éponyme de bonne facture n’était donc qu’un repas test comparé au véritable buffet qui nous attend avec ce menu XXL. Les pionniers de la NWOBHM sont de retour, plus en forme que jamais. ALL ABOOOOOOARD!
Joyau multi-casquette
Si Rasmus Bom Andersen, jeune nouvelle recrue au chant en 2014 avait marqué des points lors de ses prestations live, celui-ci transforma avec brio l’essai sur “Diamond Head” (2016).
Fort de cette riche expérience et de ses talents de producteur, ce dernier a pris en main cette cuvée 2019 pour un résultat dépassant toutes les espérances. De l’aveu même du mythique guitariste Brian Tatler, excusez du peu !
Un énorme travail de production se ressent et ferait presque passer le disque précédent pour une démo. Que ce soit sur la section rythmique, la puissance des riffs ou sa voix, tout transpire le perfectionnisme. Le spectre vocal de ce prodige sied d’ailleurs à ravir au style heavy old school du groupe.
Certains titres tels que “The Messenger” risquent fort de valoir le détour en live. Sur le morceau éponyme on jurerait même entendre un Chris Cornell possédé revenu d’outre-tombe. Impressionnant.
Des riffs en diamant brut
Qui dit album de heavy metal dit forcément collection de riffs. Brian Tatler n’étant plus à présenter dans le circuit, on s’attend forcément à quelque chose d’honorable. Et c’est une mention “très bien” que l’on attribue bien volontiers à cette déferlante de guitares. Le duo avec Andy “Abbz” Abberley est on ne peut plus carré et les rythmiques plaquées pied au plancher font des étincelles. Les variations étant ultra présentes, c’est un sacré tour de grand huit qui nous attend. Entre ses intros instrumentales, ses ponts en forme d’aqueduc et ses breaks assassins, le “Train Cercueil” est implacable. Il n’y a qu’à décortiquer un titre comme “Serrated Love” et ses multiples sous couches ! Son outro sur fond de guitare acoustique après un déluge électrique vous laissera pantois d’admiration.
Diamonds are forever
Vous l’aurez compris, Diamond Head nous a gâté. Sortir l’énième album standard d’une prolifique discographie n’était pas à l’ordre du jour. En effet, après plusieurs écoutes, on redécouvre ici et là plein de petites subtilités. Les structures des morceaux sont un véritable point fort et les ambiances qui en découlent, addictives à souhait ! De la tonitruante “Belly Of The Beast” façon Motörhead à “The Sleeper” et son escapade quasi doom, plusieurs influences sont brillamment mises en son. Cette basse galopante et ronde, authentique signature britannique, sonne du tonnerre sur l’ensemble du disque et la batterie n’a jamais été si présente.
Les diamantaires de Stourbridge se sont régalé à composer ce “Coffin Train”, généreux en diable. Chaque wagon recèle un joyau et le travail d’orfèvre de cette formation mythique force l’admiration.
Informations
Label : Silver Lining Music
Date de sortie : 24/05/2019
Site web : www.diamondheadofficial.com
Notre sélection
- The Messenger
- The Coffin Train
- Serrated Love
Note RUL
4,5/5