Disturbed – Divisive

Disturbed revient sur le devant de la scène avec un concentré de morceaux bien calibrés pour continuer de conquérir les amateurs de metal moderne. Avec Divisive le groupe assène, coup de poing après coup de poing, sa vision du monde post-COVID. Arrivera-t-il à aligner les critiques autour de ce projet ?

Un retour aux sources

“Hey You” commence et accroche immédiatement l’oreille avec ses sons un peu électro, ses riffs incisifs et ce chant si singulier. Un titre qui sonne comme la synthèse de ce que Disturbed sait faire de mieux. “Bad Man” poursuit sur la même lancée. Un morceau bien heavy avec quelques guitares lancinantes et des solos à toute vitesse pour une formule bien rodée. Impossible de ne pas penser aux débuts de la formation avec cette entame résolument dans la lignée de The Sickness (2000). Ce penchant pour des gros riffs va-t-il perdurer ?

Le morceau éponyme de l’album pousse encore plus le curseur vers le metal très Disturbed qui a su conquérir un large public dans le début des années 2000. Le chant puissant de David Draiman prend aux tripes sur quelques passages. C’est classique, c’est bien fait, c’est fidèle à la ligne musicale du groupe. Le disque continue de balancer des titres lourds avec “Unstoppable” ou le bon “Won’t Back Down”. Sur ce dernier les gimmicks vocaux de Draiman comme ses “get up, get up” ou ses petits cris amènent une sensation de réconfort et de sauvagerie contrôlée mais bienvenue. Sur “Part Of Me” c’est le retour du “ow ow ow” tellement indissociable de Disturbed.

Une machine bien rôdée

La sauce retombe un peu avec “Love To Hate” et surtout l’insipide “Feeding The Fire”. Le metal de Disturbed est un metal moderne, bien produit, bien lissé tout en gardant des riffs lourds et une certaine forme de sauvagerie. Malheureusement, le groupe tombe parfois dans les travers du trop bateau ou trop facile et perd de sa superbe. A leur crédit, cette capacité à continuer de produire le même type de morceaux depuis maintenant plus de vingt ans avec un succès remarquable est inédite. En effet, Disturbed atteint l’exploit de faire figurer ses cinq derniers albums en tête des ventes US lors de leurs sorties, rivalisant ainsi avec des artistes comme Metallica.

Non, Disturbed ne fait pas toujours la même chose. Si d’ordinaire les expérimentations restent contenues, elles restent présentes par petites touches sur les différents morceaux. Ici, pour la première fois, le groupe propose un duo sur un album studio. Le mariage de la voix de Draiman avec celle de Ann Wilson fonctionne très bien sur “Don’t Tell Me”. Le côté rocailleux de la chanteuse de Heart permet d’entendre une voix plus claire chez Draiman. Les solos de guitare, très années 80, proposent un sentiment nostalgique inattendu. Une bonne surprise qui donne un peu de relief à cette déferlante de titres musclés.

Disturbed livre un album heavy à la production soignée qui sonne déjà comme un classique pour le groupe.