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Dream Theater – Parasomnia

Comment fêter quarante ans de carrière comme il se doit ? Pour un groupe de metal progressif, on peut commencer par sortir un nouvel album. Mais pourquoi s’arrêter là quand on peut de nouveau être avec son batteur fondateur ? C’est sous le signe des retrouvailles que Mike Portnoy officie derrière les fûts pour Parasomnia, le seizième album de Dream Theater. Quelqu’un a dit attentes élevées ?

Sleepless in New York

La période Mike Mangini s’achève donc. Un Grammy Award en poche, un opéra rock mal aimé, mais quand les New-Yorkais ont le temps de fermer l’œil ? Quant à nous, écoutons de deux oreilles attentives le dernier disque. Après une immersion dans l’univers sonore de la ville qui ne dort jamais, place à une ambiance inquiétante. La ritournelle claire à la huit cordes de John Petrucci n’est pas sans rappeler l’introduction de “Clown Dream”, composition cauchemardesque de Danny Elfman sur la bande son de Pee-Wee’s Big Adventure (1985).

Un réveil sonne. C’est le signal pour le groupe qui ne mâche pas ses notes sur l’instrumental “In The Arms Of Morpheus”. La session rythmique retrouve ses marques et n’hésite pas à imposer sa dynamique avant de partir dans un déluge de maestria. Sans plus tarder, le riff de “Night Terror” retentit. Ce premier single prend de plus en plus de saveur depuis quatre mois d’écoute. D’ailleurs, il prend tout son sens dans la construction après l’introduction ravageuse. Sa tonalité classique apporte un sublime contraste avec les sonorités plus modernes de “A Broken Man”. Oeuvrant un peu plus en retrait, les claviers de Jordan Rudess façonne soigneusement les ambiances titre par titre.

A league of their own

Pendant plus d’une heure, Dream Theater réussit à se focaliser sur le thème de son album tout en développant sa qualité de conteur. La pièce finale “The Shadow Man Incident” en atteste. En un peu moins de vingt minutes, les cinq musiciens ne nous laissent pas le temps de décrocher une seule seconde. La cohésion du groupe est toujours présente, plus forte que jamais. Peut-être car les véritables retrouvailles ont été orchestrées durant le deuxième album solo de Petrucci, Terminal Velocity (2020).

Revenir à une formule plus classique, mettant en avant de façon plus sobre le savoir faire de ses membres, c’est tout à l’honneur de Dream Theater. Les riffs lourds de Petrucci sont au centre des compositions. Ces dernières sont magnifiées par les lignes de basses de John Myung et les coups de Mike Portnoy. Cerise sur le gâteau, ce briscard de James Labrie est particulièrement en voix. Au point de de nous faire lâcher une larme sur le magnifique “Bend The Clock”. Un retour en force sans jamais être parti ? Pour citer Nicolas Cage dans The Unbearable Weight of Massive Talent (2022) “I’m back. Not that I went anywhere!

The Drubs

Si Parasomnia vous donne envie de replonger dans la discographie du groupe, n’hésitez pas à scruter un passé pas si lointain. Car il serait dommage de se priver de la période Mike Mangini, cruciale à sa manière. Certes, le spectre de la qualité fut large sur plus d’une décennie. Si certains travaux survivent moins à l’épreuve du temps, d’autres méritent de s’y pencher à nouveau. Comme A View From The Top Of The World (2021) et A Dramatic Turn Of Events (2011) par exemple.

Avec Parasomnia, Dream Theater livre un cru d’une très grande qualité. C’est une célébration via un album carré qui a tout pour atteindre un vaste public. Bien du chemin a été parcouru depuis la formation d’un groupe nommé Majesty par trois étudiants de la Berklee College Of Music. En tout cas, nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Dream Theater demeure un gage de qualité. La seule chose qui pourrait perturber nos nuits ? Probablement cette vilaine pochette crée par IA, digne d’un démon de paralysie du sommeil.

Informations

Label : Inside Out Music / Sony
Date de sortie : 07/02/2025
Site web : dreamtheater.net

Notre sélection

  • In The Arms Of Morpheus
  • A Broken Man
  • Dead Asleep

Note RUL

 4/5

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