Dropkick Murphys – This Machine Still Kills Fascists

Quand on pense à Dropkick Murphys, Woody Guthrie n’est pas le premier nom qui vient en tête. Malgré tout, les deux partagent un lien de ressemblance musicale et politique. C’est d’ailleurs une phrase de Guthrie qui donne son nom à ce nouvel album des Américains.

Dépouillée de ses atours celtiques et rock, la musique de Dropkick Murphys, afin de sublimer les textes de Guthrie, devient plus acoustique et instrumentale. C’est un choix audacieux et culotté de la part du groupe, lui qui nous a tant habitué à des instrumentations chargées et rock.

Sublimer le rythme et la voix

Comme expliqué lors de notre interview, la bande de Ken Casey souhaitait remettre au centre de l’univers la voix, le rythme et les paroles. Un challenge pour le sextette et un défi qu’il a relevé avec beaucoup de talent.

L’album s’ouvre sur le premier single, “Two 6’s Upside Down”. Naturellement, l’une des premières choses qui frappe c’est l’influence de Johnny Cash, tant au niveau de la musique que de l’interprétation. Les textes de Guthrie, restant tout à fait pertinents dans notre monde actuel, n’en sont que mieux mis en avant et sublimés. Comme quoi la musique celtique portant en elle le folk, ce n’est pas une surprise que Dropkick Murphys réussit aussi bien son virage acoustique.

“Talking Jukebox” s’ouvre sur un riff surf rock, plus proche de ce à quoi nous sommes habitués de la part de la bande de Boston, tandis que “Ten Times More”, pépite unique dans ce disque, ne se contente que d’un harmonica et de percussions (sûrement faites par les pieds des musiciens) pour créer sa mélodie. On revient à l’essence même de la musique, du folk et du blues. Rafraîchissant et dépaysant, surtout quand on imagine comment le morceau pourrait prendre vie sur scène.

Mettre de côté le celtique pour retrouver l’essence du rock

C’est un projet ambitieux que mène Dropkick Murphys : le morceau de clôture, “Dig A Hole” l’est d’autant plus qu’il utilise la voix (d’outre-tombe) de Woody Guthrie comme duo. Autre duo intéressant : celui avec Nikki Lane, plus tendre et doux que le reste de l’ensemble.

Moins typique que les albums auxquels le groupe nous a habitué, This Machine Still Kills Fascists met de côté l’aspect celte originel pour retrouver l’essence même de sa musique: du rock politique, dénonçant les injustices et livrant une critique sociale de son époque.

Ce disque ne ressemble pas du tout aux précédents albums de Dropkick Murphys, mais il donne vie aux écrits et paroles de Woody Guthrie montrant que ces derniers sont encore pertinents aujourd’hui. Tout comme la musique de Dropkick Murphys peut l’être.