Duck Explosion – Zebra Pilot

Originaire de Montreux, voici Duck Explosion qui vient affirmer son rock au influence punk, en France avec ce premier EP intitulé “Zebra Pilot”. Quintette formé en 2010, il leur a fallu trois bonnes années pour conclure de ce premier effort studio, composé de quatre titres, tout en envoyant du pâté (de canard).

“No Way Out” ouvre cet EP avec une influence très rock british brouillon et sale. Mais ce qui saute surtout aux yeux et aux oreilles, c’est une voix très lourde et à la limite du punk à la Tim Armstrong (Rancid, Transplants). Même si le son laisse un peu à désirer, le refrain est digne d’un groupe révolutionnaire des années 80 de par son efficacité et son rythme. C’est un veritable plaisir de bouger la tête dessus mais plaisir de courte durée puisque “The Inside” s’enchaine très rapidement. Sur un rythme plus saccadé que la première, on commence à retrouver des limites à la (ou aux ?) voix lors des montées, comme si la tessiture du (ou des ?) chanteur(s) est bien plus proéminant dans les graves que les aigües; ce qui fait que ce morceau met un peu les fesses entre deux chaises même si, par miracle, ce n’est pas un copier-coller du premier titre (c’est un problème récurant qu’on trouve sur des premiers EP : la redondance des morceaux). Troisième et avant dernier morceau, on retrouve l’influence punk rock qui pourrait faire vaguement penser à du Billy Talent … mais seulement au début de “Lie To Me”. L’accompagnement guitare rythmique et guitare soliste amène, au fur et à mesure, à du rock tacheté de pop avec une ligne de voix qui fait changer de direction au morceau (mais qui sonne de plus en plus modifiée, surtout dans les longues notes). Même si l’intro du dernier titre “Top Of The World” pourrait faire penser à du pop punk des années 2000 (particulièrement à du Sugarcult), la voix arrive malgré tout à se rattraper tant bien que mal de ses limites. N’est pas remis en compte l’efficacité et la structure solide de cette composition, tant elle est bien formée dans son instrumentale, mais il est malheureusement vrai que le plaisir se perd en écoutant le morceau d’une facon répétitive.

Dans l’ensemble, un bon EP bien formé mais le plus gros défaut reste le traitement de la voix en studio, une voix qui a de quoi s’affirmer mais qui n’est pas suffisamment mise en valeur (entre le traitement, une surproduction lointaine, un manque de linéarité… et peut être les mix ?). Tout n’est pas non plus à jeter et il est fort possible qu’en live, Duck Explosion en balance plus que n’importe qui dans la soirée. Avec un peu plus de temps, la voix s’améliorera, RockUrLife ne leur souhaitant que du positif.