Empyr – Unicorn

On ne va pas se mentir, quand on sait qui se cache derrière le micro, on sait déjà à quoi s’attendre. Même si Benoit Poher, l’ancien chanteur de Kyo, a fait le choix de chanter en anglais dans son nouveau groupe, et que le son est nettement moins pop, la voix reste la même. On aimerait ne pas avoir à faire des comparaisons, mais à l’écoute du deuxième album, on ne peut vraiment pas s’en empêcher.

La chanson introductrice “It’s Gonna Be” est hypnotisante, le rythme répété nous lance dans le disque, et on découvre ce cru 2011. D’ailleurs, c’est ce premier single qui a été choisi en tant que générique de la nouvelle saison de la série “Les Experts”. Le son des instruments de Benoit (basse), Jocelyn (batterie), Frédéric et Florian (guitare) est franchement bon, et c’est ce qui ressort dans la plupart des morceaux de “Unicorn”. En fait, on s’aperçoit rapidement que le seul soucis, c’est la voix et les paroles. Déjà, il faut avouer que l’accent anglais de Ben est franchement à désirer, quitte à chanter dans la langue de Shakespeare, autant le faire bien, ce qui n’est pas vraiment le cas. Puis les paroles sont assez basiques, rien que les titres de pistes, on a l’impression de se retrouver à lire les devoirs d’un élève de quatrième. C’est vraiment dommage, parce que le son est original et pas mauvais du tout, mais le contraste qu’apporte Benoit Poher est néfaste. Par exemple, la chanson “Give Me More” nous propose un bon rythme, la voix de Ben est parfois crispante. Et c’est malheureusement le cas dans la majorité des titres de cet opus. Assez parlé de Ben, revenons au point positif : le son. Le titre mélancolique “Happy And Lost” est sans conteste un des plus jolis morceaux de l’effort, qu’on s’imagine déjà écouter en retour des vacances d’été, à se remémorer les bons souvenirs. “My Own Short News Item” nous offre une belle intro planante, et nous plonge ensuite dans une ambiance tantôt apaisante, tantôt pesante. On retrouve aussi quelques sons électro sur “Do It” et “Souvenir” qui rendent le CD moins répétitif. On regrette que la lancinante “Still Here” n’ait pas été choisie en tant que dernière chanson du tracklisting de l’album, même si “Quiet”, par son rythme énergique et agressif, est efficace (en plus, la voix de Ben est supportable !).

Au bout des 37 minutes, le résultat est plutôt mitigé. Le combo a du potentiel, grâce à la musique, et le style est envoûtant et original. Le seul problème réside en la personne de Ben. Sa voix, on aime ou on n’aime pas, mais il faudrait absolument qu’il bosse encore son anglais, oral et écrit…