Voilà déjà cinq ans depuis la sortie du dernier album studio d’Evanescence. L’attente commençait à être plutôt longue. Le quintette a pu prendre le temps de se reposer et de peaufiner ce troisième disque, qui s’impose comme un album de groupe, comme le clame haut et fort la chanteuse Amy Lee.
En voyant la pochette on peut en venir à se poser quelques questions. Pourquoi cette simplicité ? Ce nouveau cru est-il réellement à la hauteur de nos attentes ? Il faut reconnaitre que l’artwork n’est pas très recherché. On croirait même l’oeuvre d’un fan après quelques heures passées sur Photoshop. Devant une telle sobriété, on porte alors toute notre attention aux nouvelles compositions. Ca démarre fort avec les résonances de la batterie sur “What You Want”, premier single. Calibré pour les radios, ce titre est efficace mais manque clairement d’originalité, et nous, on en veut plus. On est quand même bien contents d’enfin retrouver la voix d’Amy Lee, toujours aussi puissante, ainsi que les instruments de Terry Basalmo (guitare), Tim McCord (basse), Troy McLawhorn (guitare) et Will Hunt (batterie), qui gagnent en intensité et en profondeur. “Made Of Stone” nous plonge déjà dans un son plus lourd avec les grosses guitares qui viennent encadrer la voix d’Amy jusqu’au refrain qui promet de nous rester en tête grâce à sa mélodie. Premier coup de coeur du disque, notamment lorsqu’Amy monte dans les aigus, comme elle sait si bien le faire. La puissance de sa voix fait la force et le son d’Evanescence depuis ses débuts et surtout depuis qu’on a découvert le groupe en 2003 avec “Fallen”, donc plus vraiment de surprises à ce niveau là. On ne peut que se ravir de voir que rien n’a faibli. “The Change” est tout simplement intense et le final est parfait suite à la montée en puissance qu’on a pu sentir tout au long du morceau. La transition avec “My Heart Is Broken” est remarquablement bien travaillée, et alors qu’on s’attend à une inévitable ballade dès les premières notes du piano, la chanson prend une tournure plus ou moins surprenante avec l’arrivée des guitares, et on y découvre une profondeur qui devrait en émouvoir plus d’un. C’est ce sentiment là qui revient au fur et à mesure qu’on avance dans l’écoute du disque. Les chansons sont tout simplement efficaces, mais elles sont surtout dotées d’une intensité qui est assez épatante. Le titre “Lost In Paradise” est tout aussi inattendu et nous touche sans jouer la carte du mélodramatique. L’album révèle aussi d’autres surprises comme l’hypnotisant “Oceans” qui réussit le pari d’allier des sons électro au gros rock avec la voix lyrique d’Amy et surtout le dernier morceau, “Swimming Home” qui est plus que surprenant. Comme son nom l’indique, on se croirait plongés dans le milieu aquatique, tandis que Amy nous chante à l’oreille une sorte de berceuse. Qu’on aime la chanson finale ou non, on est plutôt content de voir que le groupe a osé expérimenter de nouvelles sonorités.
Pour faire court, il ne vaut mieux pas se fier à la simplicité de la pochette de l’album, puisque celui ci est bien plus profond qu’il n’y parait. On retrouve ce qui fait la recette d’Evanescence : du gros son, la voix d’Amy Lee, des mélodies imparables; mais il y a ici cette dose d’intensité qui fait toute la différence. À la différence de “The Open Door” (2006) qui donnait l’impression par certains aspects d’être trop travaillé, on découvre sur “Evanescence” toute l’âme d’un groupe, soudé, qui plus est, qui nous avait quand même bien manqué.
Informations
Label : Wind-Up Records / EMI
Date de sortie : 10/10/2011
Site web : www.evanescence.com
Notre sélection
- The Change
- The Other Side
- Oceans
Note RUL
4/5