Une décennie, c’est ce qu’il a fallu attendre afin de pouvoir à nouveau se plonger dans l’univers d’Evanescence. Malgré la pandémie mondiale, le groupe a tenu à plancher sur un nouvel album. Bien que certains membres n’aient pu directement participer à sa conception, “The Bitter Truth” marque le retour fracassant de la bande portée par Amy Lee.
Un album à la fois familier et novateur
Dès les premières notes, Evanescence pose les bases : on est surpris, mais on n’arrive pas non plus en terre inconnue. “Artifact/The Turn” et son ambiance quelque peu atmosphérique teintée de samples électro, nous conduit directement aux riffs et percussions de “Broken Pieces Shine”.
Les différentes sonorités explorées dans “The Bitter Truth” sont bien loin des années “The Open Door” (2006) ou “Fallen” (2003) qui après l’écoute de ce nouvel album vont tristement paraître plus fades. Le travail vocal d’Amy Lee est tout simplement incroyable. Sa voix est un instrument à part entière. On sent un véritable jeu musical, à l’image de “The Game Is Over” qui développe quelque chose de très lourd et qui est accompagné d’une voix plus directe. A l’inverse, avec des morceaux tels que “Use My Voice”, la chanteuse se laisse emporter par la mélodie, délivrant un chant presque religieux. Et cela fait beaucoup de bien de retrouver cette voix mythique.
Si ce “The Bitter Truth” et l’univers d’Evanescence pouvaient être résumés en un seul titre, ce serait sans aucun doute “Far From Heaven”. Cette ballade possède toutes les qualités pour détrôner, celle que l’on pensait indétrônable : “My Immortal”. Que ce soit dans ses paroles et sa puissance, aussi bien vocale qu’instrumentale, ce titre est l’exemple de ce que Evanescence sait faire de mieux.
Une formation enfin solide ?
On le sait, Evanescence a connu de multiples changements de line up. Cette fois-ci, tout semble fonctionner à merveille et on sent une véritable osmose entre les membres. On évoquait plus tôt le jeu entre Amy et le reste du quintette et le récent live stream de la formation montrait indéniablement l’alchimie entre les musiciens. Il était facile de lire leur bonheur de jouer à nouveau en live. Il faut dire qu’Amy Lee a su bien s’entourer : Will Hunt est l’un des meilleurs batteurs de sa génération, soutenu par la rythmique irréprochable de Tim McCord.
Quant à Jen Majura, plus récemment arrivée et pourtant présente depuis cinq ans, elle complète parfaitement le profil de Troy McLawhorn. La guitariste nous a même confié considérer ses acolytes comme de vrais amis. Et cela s’entend, surtout sur “Better Without You” sur lequel Jen a posé sa voix. Elle est d’ailleurs la première personne autre qu’Amy à pouvoir le faire sur une composition. Marque d’une réelle confiance qui règne entre les membres.
Le temps se fait long
L’euphorie sera déjà grande lorsque nous pourrons à nouveau assister à des concerts. Mais on se réjouit encore plus de pouvoir écouter cet album en version live. Car “The Bitter Truth” est de loin le disque le plus travaillé d’Evanescence et il sera parfait en concert. Les différents samples et les capacités vocales d’Amy Lee, qui a produit ici les meilleurs textes de sa carrière, rendent l’ensemble à la fois contemporain et intemporel. L’épreuve de la scène saura à n’en pas douter, sublimer ce ressenti.
Cet album est tout simplement parfait. “The Bitter Truth” dégage de multiples émotions et démontrent qu’une osmose parfaite règne entre les membres d’Evanescence. Cela valait le coup d’attendre dix ans !
Informations
Label : Sony Music / Columbia
Date de sortie : 26/03/2021
Site web : www.evanescence.com
Notre sélection
- Far From Heaven
- Better Without You
- Artifact/The Turn
Note RUL
4,5/5