Falling In Reverse – Coming Home

C’est après deux petites années et l’album “Just Like You” que le vilain petit canard de la scène rock américaine Ronnie Radke fait son retour. “Coming Home”, toujours chez Epitaph Records, était attendu.

“The Drug In Me Is You” est loin, et Radke a depuis visité bien des registres. Allant même jusqu’à rapper, lui qui idolâtre Eminem. “Coming Home” signifie-t-il un retour au rock ? Sa vraie maison ? La casa qui l’a vu naître avec Escape The Fate et son génial “Dying Is Your Latest Fashion” ? La réponse est oui. Le titre “Coming Home”, disponible depuis fin décembre, en est la preuve. Le quintette tente malgré tout de nouvelles choses (avec un peu de vieux, qu’on se l’accorde). Petite introduction au piano, laissant de suite place à des choeurs, des presque chuchotements. Le tout dans une atmosphère froide et spatiale (Atmosphère, spatiale… Vous l’avez ?). Donc oui, la recette varie de ce que nous avait proposé la formation par le passé. Le frontman nous promettait du changement pour cet opus, voyons voir si les garçons de Las Vegas ont tenu leur pari.

La réponse est oui. Puis non. Même si le groupe tente de faire peau neuve, il retombe bien vite dans la facilité. “Fuck You And All Your Friends”, l’un des meilleurs morceaux de l’ensemble, montre l’étendu du talent de FIR, mais également ses limites. Avec une instru et des riffs efficaces que l’on pourrait généreusement comparer à Jimmy Eat World, Hundred Reasons ou Hawthorne Heights (comment ça, emo ?). Ce morceau montre également que Ronnie Radke sait toujours amener sa pop particulière et diablement percutante, malgré les “lalala” omniprésents, devenus presque une marque de fabrique. Prenez “Loser”, remplacez les “lalala” par des “yeah yeah yeah” et le tour est joué. L’outro violonesque de cette dernière est d’ailleurs de toute beauté, même si bien trop courte.

“Hanging On” reprend elle aussi le principe de refrain entêtant avec des choeurs. Le rythme rappelle notamment les précédentes cargaisons de Falling In Reverse (l’introduction à la batterie ressemble étrangement à “You Are So Beautiful” d’Escape The Fate version Craig Mabbitt). La rage de Radke est toujours aussi présente, il suffit d’écouter “I Hate Everyone et “I Don’t Mind”. La deuxième est un sujet assez récurent puisqu’il parle de sa mère à nouveau. La famille étant un thème que l’on retrouve régulièrement dans sa discographie.

A noter le morceau “Straight To Hell”, de très bonne facture, qui est l’un des seuls titres avec “Coming Home” où le chanteur pousse vraiment sur sa voix, qui se trouve toujours aussi impeccable et maîtrisée. Ce disque se conclut sur “The Departure”, qui est totalement différent de ce qui est proposé plus tôt. Avec une instru plus calme et répétitive, aux guitares discrètes. En parlant de guitare, Jacky Vincent, parti en 2015 manque cruellement à Falling In Reverse. De part son charisme mais également sa créativité. Il était doté d’une vraie technique que son successeur Christian Thompson ne semble pas vraiment avoir. Ou alors il le cache très bien. Le groupe a plus ou moins respecté sa promesse avec “ses changements”, mes ceux-ci ne sont pas incroyables non plus. A sortir des albums tous les deux ans, les garçons tout droit venus du Nevada, semblent s’essouffler un peu. Le quintette commence peut être à pâtir de ses nombreux changements de membres. Seuls Radke et Derek Jones, à la guitare rythmique, font partie du groupe depuis son commencement. Treize autres personnes ont intégré et quitté de la formation. En neuf petites années. Même si Ryan Seaman, à la batterie, semble vraiment s’épanouir et bien s’entendre avec son leader.

“Coming Home” n’est pas un mauvais album, loin de là. Mais demeure toutefois la moins bonne cargaison de FIR. Ce dernier manquant de folie. Une excentricité propre à Falling In Reverse, qui n’est malheureusement audible que dans la version deluxe avec “Right Now” et “Paparazzi”. Dommage !