Après une attente de sept ans depuis son dernier album, Coming Home (2017), Falling In Reverse revient avec Popular Monster. Ce disque, porté par le charismatique mais controversé Ronnie Radke, a été largement dévoilé avec des singles et des clips toujours plus nombreux. Un nouveau projet qui génère un buzz important sur les réseaux sociaux tant l’audace annoncée semble diviser les foules.
Le récit d’un ego trip ?
Falling In Reverse, c’est avant tout le projet de Ronnie Radke. Tous les aspects du projet semblent être au service de la glorification de l’artiste. Une constante mise en avant de ses prouesses techniques tout comme de son image. En effet, les différents titres de l’album existent pour présenter la grande palette vocale du leader, qui passe du rap au growl avec une certaine facilité. Son talent est indéniable, notamment son aisance sur des parties chantées en clair particulièrement difficiles. Il suffit de voir les prestations live de la formation pour comprendre toute l’étendue du potentiel de Falling In Reverse.
Les paroles de nombreux morceaux, tels que “Bad Guy” ou “Watch The World Burn”, reflètent une obsession pour son image publique et ses détracteurs. Dans “Bad Guy”, Radke se présente comme un anti-héros incompris, confrontant ses critiques de manière agressive tout en justifiant ses actions passées. Ses obsessions trouvent un support hors pair dans la réalisation des clips. Des vidéos d’une qualité exceptionnelle avec des effets dignes des meilleures productions de science-fiction. Il y joue toujours les personnages principaux. Ainsi, dans un monde western, zombifié ou de science-fiction, il bataille avec ses démons, séduit les masses.
La politique de la surenchère
Exemple même de cette grandiloquence, le clip de la reprise de “Last Resort” de Papa Roach. Visuellement, tout est sublime. Le morceau est repris à grand renfort de violons, de lignes mélodiques pompeuses. C’est techniquement très bien fait, mais qu’en est-il de l’émotion ? C’est un peu le problème qui se pose dans ce nouvel album. La production est extrêmement léchée. Chaque élément, choisi avec soin, tente de maximiser l’effet. Les guitares lourdes et saturées se mêlent aux beats électroniques et aux passages de rap avec une précision qui témoigne d’un travail acharné en studio. L’utilisation des reverbs et des delays amplifie la sensation de malaise et de chaos. “Ronald (feat. Tech N9ne & Alex Terrible)” est un parfait exemple de ce travail minutieux. Maints effets soutiennent le déferlement de rage pour un résultat qui séduit autant qu’il interroge.
Un autre exemple de cette maîtrise technique se trouve dans la chanson “I’m Not A Vampire (Revamped)”. Les orchestrations dramatiques et les voix superposées créent une atmosphère oppressante et théâtrale. Sur “Prequel”, les chœurs amènent une dimension tragique. Le rap, lui, n’est pas sans rappeler un certain Eminem. Malheureusement, si certains titres fonctionnent à merveille, le trop est parfois l’ennemi du bien. À vouloir trop montrer, trop fusionner, certaines compositions n’ont juste plus de sens. D’ailleurs, si le groupe se dit audacieux dans sa manière de mêler les genres, il suit surtout la trace de ses prédécesseurs, prenant des éléments d’ici et d’ailleurs pour les mettre ensemble.
Avec cet album, Falling In Reverse s’impose comme un acteur incontournable et clivant de la scène alternative. Capable de surprendre, émouvoir ou décevoir à chaque nouvelle création, FIR n’a pas fini de faire parler de lui.
Informations
Label : Epitaph Records
Date de sortie : 16/08/2024
Site web : fallinginreverse.com
Notre sélection
- Popular Monster
- Watch The World Burn
- Prequel
Note RUL
3,5/5