FFS – FFS

L’été a enfin pointé le bout de son nez, la saison où les amants clandestins de l’hiver apparaissent, les fleurs se déploient et les talents se juxtaposent. Pas d’été sans un album adéquat, alors pour le plus grand bonheur de tous, FFS (Franz Ferdinand And Sparks), fraîchement réunis depuis le 9 mars dernier, font offrande d’un essai composé de douze titres. Un opus teinté de folie, de simplicité mêlé d’excentricité.

Les vacances s’arpentent déjà parfaitement avec “Johnny Delusional”, une petite balade au piano, huilée par la voix d’Alex Kapranos, avant que Nick McCarty le rejoigne et que la batterie vienne donner le rythme et épouser la mélodie. Ces employés de bureaux, ces gendres idéaux de prime abord, balancent “Call Girl”. Le rock britannique ici tape du pied et s’accompagne d’une once d’électro. Un synthé et des cymbales à la “Glorious” d’Andreas Johnson, le tout sous-couvert d’une voix ombrée dans l’esprit de M83, ça donne “Police Encounters”. Une batterie lourde et lascive pour les trente premières secondes, afin que la formation bascule de nouveau dans le loufoque so british et surexcité. On décrypte sans peine une passion commune pour la mise en scène musicale, “Save Me From Myself” et “So Desu Ne” en sont les principaux arlequins. Un côté soldat espiègle mal éduqué dans les voix et une ligne de guitare à la “Lucy In The Sky With Diamonds” des Beatles nous nargue secrètement. Quant à “The Man Without A Tan”, on lui prêterait volontiers la référence de “Mr Blue Sky” d’Electric Light Orchestra dans une touche américano-britannique. Dresseraient-ils une satyre dans “The Power Couple” ? Les voix graves et sinueuses ainsi que le piano aux allures baladeuses les transforment en pierrots d’un cirque pour illuminés. Qu’ils se moquent ou qu’ils approuvent, ce dernier morceau aurait sa place dans un cabaret haute forme. “Piss Off”, premier single de la formation, avait déjà donné un avant-goût de ce qu’allait projeter l’ensemble, et l’approbation n’a pas loupé. C’est frais, léger et ce sera sans modération qu’il sera consommé.

Des paillettes, des licornes à guitare, des fusions de couleurs dans tous les sens, voilà ce que nous renvoie FFS. Un rock qui accompagnera vos prochains coups de soleil et vos vapeurs d’alcool. Ce sera donc des “sparkles” plein la tête que nous les retrouverons le 26 juin prochain au Bataclan.