Five Finger Death Punch – Afterlife

Five Finger Death Punch sort l’artillerie lourde pour son neuvième album studio. Avec Afterlife, le groupe de Las Vegas continue sa conquête d’un public de plus en plus massif. Alors à quoi ressemble le cirque made in Nevada ?

Des formules bien huilées

Five Finger Death Punch incarne un metal moderne musclé et assez lisse. Le groupe maîtrise toutes les ficelles d’un morceau affûté et à bloc de testostérone. Des riffs aussi puissant qu’incisifs, un refrain accrocheur porté par la grosse voix d’Ivan Moody. Des titres très formatés, qui trouvent pourtant toujours une nouvelle accroche pour ne pas trop lasser l’auditeur. Un produit bien conçu, facile d’écoute, que le groupe a minutieusement construit. Les premiers singles “Welcome To The Circus” et “Afterlife” ou encore “Roll Dem Bones” en sont les parfaits exemples. D’une redoutable efficacité ils ne demandent qu’à être joués devant une fosse trépignante.

Conscient du besoin de diversifier un peu le concept, 5FDP annonce avoir produit l’album le plus varié de sa discographie. “Judgement Day” explore des idées électroniques pour varier les compositions. La voix de Moody laisse libre cours à sa sensualité en déclamant l’entame de couplet. Une voix grave à souhait, que l’artiste semble manier de mieux en mieux. Derrière, l’instrumentation moderne et inattendue apporte une touche de surprise. Le groupe ne va pas au bout de son idée, préférant revenir sur un terrain conquis pour les refrains. Dommage.

Des ballades trop fades

L’autre arme de la formation est sa capacité à produire sa version de power ballades entêtantes. D’ailleurs leurs concerts font de plus en plus la part belle à ces morceaux, qui semblent trouver écho auprès du grand public. Avec “Afterlife”, les Américains jouent la carte de l’acoustique. Incorporant des passages mélodiques, plutôt bien ciselés comme sur “Times Like These” ou “Thanks For Asking”. Le délicat exercice qui consiste à ne pas sombrer trop loin dans le mielleux n’est pas toujours réussi. “All I Know” pousse l’exercice un peu plus loin avec ses inspirations très Metallica et ses envolées grandiloquentes.

Le rythme général de l’ensemble se retrouve quelque peu perturbé par tous les passages calmes. Il est donc plaisant de retrouver un peu de violence avec des titres comme “Gold Gutter”. Un morceau qui met en avant le talent sans faille de Zoltan Bathory pour ces riffs si percutants. Five Finger Death Punch revendique son héritage neo metal en variant les influences dans sa musique. Sans jamais prendre de risque, le groupe se repose sur des acquis solides. Ce qui manque ce serait un supplément d’âme pour secouer un peu cette grosse machine à tubes. Un zest de folie pour un résultat moins placide.

Five Finger Death Punch convainc toujours autant dans sa capacité à composer des hymnes taillés pour la scène, mais continue de pécher par excès de mièvrerie.