Artiste intrigante et totale, Florence Welsh revient après un dernier album en demi-teinte en 2018. High As Hope avait déçu bon nombre des fans de la rousse éthérée. Se rapprochant plus d’un Ceremonials (2011) que de son dernier album en date, Dance Fever s’appréhende comme une fresque fragmentaire, variée et théâtrale.
Le monde est une scène de théâtre
Considéré comme la formation comme “un conte de fées en quatorze chansons“, porté par la voix toujours aussi évocatrice de Florence Welsh, Dance Fever s’ouvre sur “King”. Ce premier titre qui avait déjà été dévoilé comme single installe, sans grande surprise, l’ambiance générale du disque : aérienne, grandiloquente, inspirée et féministe.
C’est l’un des grands thèmes de l’album qui s’illustre déjà sur “King” mais pas seulement. Sous ses traits dynamiques et pop, l’ensemble recèle de quelques pépites plus sombres et travaillées. “Daffodil” en est un excellent exemple, et contrebalance un “Cassandra” mélodique et plus lumineux. Autre point fort de ce nouveau disque : “Choreomania” et sa référence aux danses infernales, comme une danse interminable se terminant par la mort de ses interprètes (littéralement dans le texte).
Nouveautés à noter, bien que finalement peu intéressantes : deux interludes font leur début dans cet album “Prayer Factory” et “Restraint”. Trop courts ou trop peu inspirés peut être, ils ne marquent pas l’écoute de manière durable. Dommage, l’essai est malgré tout à saluer.
Un effort honorable
Les plus fans du groupe retrouveront ici ce qui peut avoir tendance à agacer : la voix très particulière de Florence Welsh et son aspect théâtral ou trop travaillé. Sur “King”, cela peut être particulièrement dérangeant et désagréable. Mais cela fait aussi partie du personnage, bien plus mystérieux et réservé qu’elle ne semble le montrer au grand public.
Pour le reste, les plus puristes retomberont sûrement sous le charme de cet univers si singulier. Les curieux qui oseront s’aventurer en ces terres très inconnues pourront tout à fait y trouver leur compte. Ceux aimant la pop/rock se satisferont de “Dream Evil Girl” ou “Cassandra”, les plus folk pourront apprécier “Morning Elvis” et sa tonalité lumineuse. Pour les moins aguerris, un premier détour par Ceremonials aura la faculté de les préparer de manière plus douce à Florence + The Machine et son atmosphère particulière.
Cela reste malgré tout un excellent album, à ne pas réserver aux plus fanatiques du groupe. Une nouvelle facette de l’artiste est dévoilée ici, et il nous tarde de connaître la prochaine fantaisie de la formation anglaise.
Informations
Label : Universal Music / Virgin Records
Date de sortie : 13/05/2022
Site web : florenceandthemachine.net
Notre sélection
- Cassandra
- Dream Girl Evil
- Daffodil
Note RUL
3,5/5