Franz Ferdinand – The Human Fear

Cela faisait six ans, depuis Always Ascending, que le groupe ne nous avait pas offert de nouvel album, mis à part un best of sorti il y a deux ans. Cette fois, le groupe écossais Franz Ferdinand revient avec un nouveau disque qui explore les différentes facettes de la peur. Pour l’occasion, ils retrouvent le producteur Marc Ralph, qui avait déjà collaboré avec eux sur Right Thoughts, Right Words, Right Action en 2013. Depuis, le groupe a évolué et accueilli de nouveaux membres : Audrey Tait à la batterie et Dino Bardot à la guitare. Avec ces nouvelles additions et une formation qui a déjà fait ses preuves, que penser de The Human Fear ?

Du fun, de la pop et de nouvelles ambiances

C’est avec “Audacious”, le premier single issu de cet album, que l’on commence notre écoute, et il faut dire qu’il donne déjà un avant-goût de l’ensemble : un disque plutôt audacieux. Certains morceaux racontent de petites histoires amusantes (“The Doctor”), toujours en relation avec les sensations que peut susciter la peur. L’adrénaline que cette dernière peut parfois provoquer se ressent également dans le tempo et la progression de certains morceaux. Le groupe s’aventure dans des contrées parfois assez différentes de son territoire habituel, comme avec la belle surprise de cet album, le morceau “Black Eyelashes”, qui nous emmène en Grèce aux sons du bouzouki, rappelant les origines grecques du chanteur. Le titre le plus long de l’album, “Tell Me I Should Stay”, se démarque par une sonorité presque hantée et mélancolique. Son intro est très théâtrale, avec un piano quasi tout droit sorti des Noces Funèbres, pour ensuite progressivement arriver à un rythme plus dynamique.

Mais toujours aussi Franz Ferdinand

Les riffs accrocheurs et les mélodies entêtantes s’enchaînent sur la plupart des morceaux, offrant une écoute initiale agréable et parfois familière, où l’on se surprend à reconnaître certains styles adoptés par le groupe au fil des années et des albums. “Hooked”, par exemple, fait peut-être allusion à la nouvelle parentalité du chanteur. Le morceau tend vers des sonorités électro et nous laisse entendre un Alex Kapranos à la voix bien plus basse qu’habituellement, pour un maximum d’effet. Ce morceau rappelle d’ailleurs “Lucid Dreams” du troisième album, qui explore également ce genre de sons. “Everydaydreamer” fait partie de ces morceaux au groove plus prononcé, qui aurait pu apparaître sur leur précédente sortie. Avec “Night Or Day”, Franz Ferdinand prouve encore qu’il est capable de créer des morceaux proches de ses classiques, tout en apportant une touche de modernité avec un piano bien plus présent qu’à ses débuts. Une chose est sûre : chaque morceau est bien ficelé, et la production est impeccable.

The Human Fear est un album qui se laisse agréablement porter par l’énergie et la pop caractéristiques de Franz Ferdinand ces dernières années. Avec une variété de titres, certains ressortent inévitablement du lot, et la force de ce disque réside dans le fait qu’une fois arrivé à la fin, on a très envie de le relancer pour en découvrir toutes les nuances. Un excellent coup d’envoi musical pour cette nouvelle année !