General Elektriks – To Be A Stranger

Cinq ans après son précédent album “Parker Street”, Hervé Salters, alias General Elektriks, est de retour avec “To Be A Stranger”. Et avec plus de dix ans de carrière à son actif, on commence à connaître l’attrait du musicien pour les sonorités au croisement entre la pop indé, le jazz, la soul, l’électro etc. Pleins de styles plus ou moins éloignés que l’artiste a su rassembler au sein de ses disques.

C’est donc une nouvelle pépite teinté d’un arc en ciel de couleurs musicales que nous livre General Elektriks. Douze titres qui donnent envie de danser, mais pas que. On sent la recherche dans la composition de l’opus, qui rassemble bon nombre de cocktails incongrus, à l’image de l’excellent “Angle Boogie” et de sa ligne de basse groovy surplombée par une mélodie digne de musiques de jeu en 8-bit. Autre exemple, l’ending jazzy “Waltz #2”, avec cordes et cuivres, s’inscrit parfaitement bien dans le reste de l’ensemble pourtant très électro.

Le compositeur s’approprie des codes des différents styles pour mieux les détourner, et c’est là le point fort de l’essai. Les morceaux ne vont jamais là où on les attend. Les premières secondes de “Magnets” pourraient nous faire croire que le morceau serait une ballade smooth à base de cordes graves, mais c’était sans compter sur l’audace de l’auteur, qui ramène vite le titre sous son parapluie électronique.

Tous ces morceaux sont bien sûr surplombés par le timbre de voix unique de chanteur, parfois mis en valeur au point de diriger complètement le morceau (“Migration Feathers” et son intro quasi-minimaliste). Une voix qui rythme le disque, et qui lui donne son caractère unique.

Un album pour danser, mais pas que, disait-on. “To Be A Stranger” est un effort aux facettes multiples. Il vous fera bouger comme sur de la funk, en restant attentif comme lorsque l’on écoute les plus grands génies de la musique électronique. Un disque nous prouvant qu’on peut danser sur de la musique intéressante, en somme. Rafraîchissant.