Ghost – Infestissumam

Habemus secondus albumus ! La sensation metal de ces trois dernières années fait son grand retour en compagnie d’un second opus, sobrement intitulé “Infestissumam”. Enregistré et produit à Nashville, Tennessee, le successeur du génial “Opus Eponymous” (2010) est fermement attendu par l’audience. Adulé par les mastodontes du heavy metal, Papa Emeritus deuxième du nom et ses Ghouls ne sont donc pas passés au travers ! Alors que la théâtralité de leur musique fait vaguement penser aux orchestrations de King Diamond, quel contenu spirituellement musical compte bien proposer ces natifs de Linköping ?

Du latin infestissumam, le titre de leur second opus signifie “hostile”, ou plus exactement “le plus hostile”, “la grande menace” en réference à l’Antéchrist. Maleficum maleficae dirons certains, attention donc. Rapidement introduit par le titre éponyme, l’enchainement se fait sans attendre avec “Per Aspera Ad Inferi”. Ambiance alambiquée, le chant ne tardera pas à envoûter l’auditeur, le tout accompagné d’une musicalité religieusement inspirée. Plongé dans ce décor, la single “Secular Haze” continue avec ses airs avant-gardiste. Comme si les événements se déroulaient dans une sorte de cirque, adepte de magie noire, la redondance du riff captivera et l’accroche sera plus qu’efficace. Ils ont beau être catalogués dans la section “metal”, concrétement à part l’esthétique, la musique peut s’apparenter à un rock psychédélique qui surgit des années 60/70. Cinquième piste sur dix, de l’édition simple, l’interlude “Ghuleh / Zombie Queen” refroidit dans un premier temps. Durant sept excellentes minutes, l’ascenseur musical mettra l’audience dans un état second. Jusqu’à 3.01 où l’ambiance rétro sera de retour, avec ce combo basse/batterie, mortellement cliché mais jouissif ici ! A défaut de savoir précisément où l’on va, Ghost erre ici et là; et c’est bel et bien cette folie qui fait la force de la formation suédoise, preuve étant que ce dernier donne l’impression d’être dans un road movie américain, ambiance bluesy et old school rock. “Year Zero” indique l’arrivée de l’Antéchrist ! Embarqué dans une énième aventure, c’est un dénommé Satan qui fait office de personnage sur cette composition. Plus globalement, Ghost impose toujours une sensibilité venue d’on ne sait où. Pas assez pêchu pour certains, parfait pour d’autres, les rangs de la Ghost Army ne font que grossir. Musicalement simple mais subtilement très recherché, les sons de la bande de Papa Emeritus II trouvent audience. La messe prend fin avec “Monstrance Clock” tel la fin d’un périple spirituel.

L’aventure prend ainsi fin suite à une nouvelle offrande nordique. Ghost et “Infestissumam” marquent de très belle façon leur retour. Nouvelle étoile montante de notre obscure scène musicale, l’identité de la formation est jusqu’à présent restée toujours inconnue du grand public… L’aventure continue.