Ghost – Popestar

Un peu plus d’un an après son excellent “Meliora“, récompensé d’un Grammy Award et qui fut suivi d’une tournée mémorable avec notamment un passage au Hellfest et au Download Festival France, l’ovni musical suédois Ghost ne chôme pas et revient avec un EP baptisé “Popestar”.

“Square Hammer”, présenté quatre jours avant l’EP, avait déjà conquis tout le monde. L’heavy metal popifié et papifié de Papa Emeritus III et ses Nameless Ghouls fait mouche une fois encore. Une introduction rageuse à la guitare finement amenée et une batterie bien énervée nous promettent de belles choses, et son refrain, diablement efficace, entrainant et tout en puissance, est tout aussi excitant. Ce single est définitivement un tube. Il faut dire que c’est le seul morceau écrit et composé par Ghost sur cet extended play, les autres étant des reprises, à l’image de son précédent EP, “If You Have Ghost”, paru en 2013, et produit par un certain Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters).

“I Believe” par exemple, de Simian Mobile Disco, est l’un des meilleurs morceaux que Ghost ait fait jusqu’à présent. Les musiciens ont réussi l’exploit de se réapproprier ce titre, à la base orienté électro, avec une légèreté et une intensité déconcertantes. L’introduction vous prend par la main et vous transporte pendant plus de quatre minutes dans l’univers génial, sombre et électrique des Scandinaves. “I Believe” est aussi parfait pour réaliser des choses pas très catholiques, et c’est une idée qui ne déplaira pas à la formation. La facilité avec laquelle Ghost parvient à s’octroyer des titres continue ensuite avec “Missionary Man”, un classique des années 80 signé Eurythmics. Les côtés punchy et jazzy de l’originale sont toujours présents, avec la voix de Fia Kemp, chanteur de The Great Discorde en arrière-plan, qui rappelle instinctivement le timbre d’Annie Lennox. Un harmonica est même de la partie. Cet EP s’achève sur le très bon “Bible”, composé par Imperiet, également de la scène suédoise, qui peint la chute de Babylone en triomphe.

Finalement, “Nocturnal Me” est le seul bémol de l’ensemble, bien que cette chanson soit tout à fait correcte, mais bien en dessous des autres.

Ghost est à l’image d’un Quentin Tarantino dans le cinéma. Il explore et arpente seul le chemin d’un mélange de genres à la recherche de nouvelles limites à franchir et à exploiter pour vous en mettre plein les yeux. L’ascension fulgurante du groupe à l’image parfaitement maniée n’est plus à prouver.