Ghostone – Le Mangeur d’Ames

Groupe français d’origine corse à ne pas confondre avec son homonyme de Memphis, Ghostone sort son premier album cet hiver 2012.

Créée en 2006 autour du batteur Yannis-Neil, la formation fut élue “meilleur groupe rock Emergenza” en 2008 avant de se stabiliser en 2009 avec l’actuel line up. Les quatre membres sont des pros, enseignent leur discipline ou sont des musiciens reconnus. Ils se recommandent eux-mêmes de System Of A Down, Tool, ou Rage Against The Machine, et effectivement, ça colle avec leur rock metal très 90’s, un peu progressif et plutôt symphonique. D’ailleurs “Le Mangeur d’Ames” raconte en opéra rock une histoire au fil de l’album; celle d’un homme, à la fois oppresseur et opprimé. Certaines plages sonores du disque telles que “Advertissement” campent un disque très cinématographique et mènent une progression de notre tribulation urbaine et sauvage, suggérée par le tribal et emblématique “Wake Up”. Les membres de Ghostone assemblent en patchwork sonore des matériaux de factures diverses, mais toujours cousus du même fil. La plupart du temps c’est en anglais, parfois en français – et d’ailleurs ils s’en sortent pas trop mal au jeu dangereux du français pour un groupe de rock – , et il y a même un morceau de polyphonie corse ! Et ce titre c’est “U Pranzi Di U Diavule”, qui se distingue particulièrement par ses voix magnifiques et la pureté des instruments qui nous emmènent en voyage dans des contrées mystérieuses et à d’autres époques, comme une musique de film. A retenir aussi le mélodique “Bad Little Boy”, sans oublier le morceau d’ouverture de l’album, une épopée rock metal à elle toute seule avec la petite pincée d’humour qui va bien (“Djihad Joe”). Visuellement, la pochette condense quelques effets plastiques assez réussis; les “O” barrés à la nordique, l’effet encré, les jolies armoiries. C’est fluide et bien fait, comme leur musique.

En bref, on entend que ce sont de bons musiciens, la production est sobre, la pochette est jolie; il y a incontestablement du savoir-faire là-dedans et tout ça devrait plaire aux amateurs du genre.