ChroniquesSlideshow

Glass Animals – I Love You So F***ing Much

Après une percée universelle avec son morceau “Heat Waves” en 2022 via les réseaux sociaux, Glass Animals fait son retour en plein été et nous délivre I Love You So F***ing Much. Alors, comment un groupe décrit comme indie pop rebondit-il après avoir passé cinq semaines dans le top chart aux USA ? Réponse en quarante minutes de musique.

All you need is love

En avril 2024, le quatuor originaire d’Oxford et mené par Dave Bayley avait dévoilé le premier morceau de ce nouvel album. Intitulé “Creatures In Heaven”, la formation nous révèle ainsi les thématiques récurrentes de ce quatrième projet. Un sujet bien commun mais inépuisable : l’amour, étroitement lié à l’espace-temps, ou comment ce sentiment si fort a le pouvoir de stopper les heures, minutes, secondes… Ici, c’est la nostalgie face à la rupture qui est illustrée avec douceur. Une mélodie aux allures de “Heat Waves” qui confirme que I Love You So F***ing Much a une approche plus pop qu’indie.

From indie to pop

Le disque démarre avec “Show Pony” où l’on retrouve la voix emblématique du groupe, bien présente et accompagnée d’une instrumentalisation aux allures indie rock avec une touche d’électro qu’on lui connaît et adore. Le refrain, avec son riff de guitare bien placé, nous satisfait et promet pour le reste de l’album. On retrouve ce mécanisme qui fait le charme de Glass Animals avec “A Tear In Space (Airlock)”, “White Roses” et “Lost In The Ocean”, ballade qui conclut joliment ce voyage spatial. L’ovni du projet, c’est clairement “Wonderful Nothing” avec une basse dictant le rythme. On retrouve les percussions qui rappellent le premier disque ZABA (2014). Le tout monte en puissance peu à peu et laisse bien plus de place à la mélodie qu’à la voix. Un morceau qui n’est pas sans rappeler des productions similaires à celles d’Imagine Dragons, et c’est ce qu’on souhaite à Glass Animals.

What the hell is really happening?

Puis, comme son nom l’indique, “whatthehellishappening?” offre ici un tout autre style de production. Bien plus pop et rythmé, avec un refrain omniprésent, l’écoute n’est pas déplaisante mais plutôt surprenante. Et comme s’ils en avaient eux-mêmes assez de répéter “I’m so happy“, le morceau se coupe net. D’autres morceaux ont cet effet, un côté bien plus pop avec un refrain très accrocheur et le reste très découpé. On a parfois du mal à faire la liaison dans un même titre. “I Can’t Make You Fall In Love Again” où la voix de Dave est presque surmixée, tandis que la mélodie est simple et n’apporte qu’un petit riff de synthé en fond. Cet effet se retrouve sur “On The Run”, ou “How I Learned To Love The Bomb”, qui est pourtant très aguicheur avec une guitare et un son plus brut.

Il est à se poser la question si les réseaux sociaux poussent certains groupes aux tendances pop rock à composer en pensant à des parties plus attrayantes que le morceau dans son intégralité. C’est ce que l’on ne souhaite pas à Glass Animals après sa percée médiatique, mais cela semble planer sur l’ensemble. Si dans l’intégralité, I Love You So F***ing Much est plaisant à écouter, on retrouve les mélodies planantes que l’on connaît et adore du groupe. Ce quatrième album prend un tournant pop que l’on pourrait comparer à celui de Coldplay. Quoi qu’il en soit, Dave Bayley et ses acolytes nous délivrent un disque inégal, clairement plus pop que les précédents, et on espère pour le prochain retrouver une voix moins présente pour laisser place à leur son électro qui fait leur charme et leur a permis de devenir le prochain groupe à ne pas rater.

Informations

Label : Universal Music / Polydor
Date de sortie : 19/07/2024
Site web : www.glassanimals.com

Notre sélection

  • Wonderful Nothing
  • A Tear In Space (Airlock)
  • White Roses

Note RUL

 2,5/5

Ecouter l’album

Ecrire un commentaire

Eurielle Boslowsky
Ayant toujours rêvé de devenir la première influenceuse sur Spotify, on m'a recommandé de revenir sur Terre et plutôt de partager ma passion via des mots. Alors me voici.