Enfants terribles de la scène hardcore new-yorkaise, Glassjaw sait se faire attendre. Quinze ans après un deuxième album, six après un dernier EP, la bande de Long Island daigne nous faire l’honneur de nous présenter le troisième disque succédant à “Workship And Tribute” (2002) dont le statut de disque culte est toujours d’actualité. Barre haute et absence de pincettes au programme, le pari n’est réussi que si les murs de votre appartement sont ponctués des marques de votre crâne lancé à toute vitesse sur ce pauvre Placoplatre. Lâchez tout, et balancez “Material Control” !
Si vous pensez qu’il est peu probable de garder cette fougue digne des 90’s, “New White Extremity” accueille l’homme ou la femme de peu de foi que vous êtes avec un uppercut bien senti dans les gencives. Condensé de rage de trente sept minutes à travers douze pistes, le ton est donné d’emblée par le groupe qui n’a pas de temps à perdre à l’instar de ses auditeurs qui prennent tout de même plaisir à se perdre dans les méandres des distorsions de Justin Beck. Daryl Palumbo agrémente ce cocktail dissonant de sa voix aux diverses variations pour mieux vous guider dans chaque recoin de l’oeuvre, tandis que la section rythmique tient la structure avec des mains de maître.
Si le jeu de baguettes vous est familier, il n’est pas surprenant de voir que Billy Rimer (actuellement derrière les fûts avec The Dillinger Escape Plan) a enregistré l’intégralité des titres. De plus en plus en quête de collaborations, le jeune homme ajoute une corde à son arc à la manière d’un Mike Patton. Le parallèle se pose là de par l’appartenance à son genre et l’apparence complexe que revêtit l’ensemble. Les instants de répits sont brefs comme l’indique “Strange Hours”, nous obligeant à nous concentrer sur le ton général très dense de la production. La vitesse à laquelle s’enchaîne les morceaux (de “Pompeii” à “Bibleland 6”) ainsi que leur rythme devient un brin éprouvant pour un opus loin d’être inaccessible. Il n’est d’ailleurs pas dérangeant de découvrir le quatuor avec ce dernier.
Bien qu’il ne jouit plus de clips sur MTV, que sa cause semble figée depuis plus de vingt ans, Glassjaw est capable de produire un excellent disque de hardcore. Impossible de rester impassible devant une telle décharge de sentiments passés au bris de verre, “Material Control” déchaîne les anciennes passions ainsi que les naissantes.
Informations
Label : Globochem Music, Inc. / The Century Family, Inc.
Date de sortie : 01/12/2017
Site web : glassjaw.merchdirect.com
Notre sélection
- Pompeii
- My Conscience Weighs A Ton
- Material Control
Note RUL
3.5/5