Grave Digger – The Living Dead

Moins de deux années se sont écoulées après la sortie de “Healed By Metal”, et force est de constater que les Allemands de Grave Digger ne chôment pas ! Dix-neuvième album de la formation depuis 1984, cet opus fera t-il office d’amuse bouche aux saveurs datées ou contentera t-il les plus gourmands de metal teuton en leur proposant une pièce de choix ?

Un cimetière, des zombies, une petite fille un peu beaucoup morte et apparemment pas très contente de l’être et l’éternel Reaper, mascotte historique du gang de Gladbeck, voilà qui a de quoi mettre en appétit le plus avide des consommateurs, mais les plats sont-ils à la hauteur du menu ? Trêve de suspense et de jeux de mots culinaires, “The Living Dead” est clairement dans le haut du panier des dernières sorties du Fossoyeur.

Petite musique diabolique et ricanements ouvrent la première piste et sans crier gare, nous voici assénés du premier gros riff “in the face” de l’album. L’efficacité de “Fear Of The Living Dead”, c’est de créer l’entrée en matière idéale d’un disque et d’en faire un futur hit instantané en concert. Formule qui, en y regardant de plus près, s’appliquerait également à tous les autres titres. Bien que n’étant pas présenté comme un concept-album, l’enchaînement intelligent qui s’effectue durant les quarante minutes que compte l’ensemble force l’admiration. Un véritable grand huit au milieu des tombes ! C’est simple, on ne s’ennuie jamais et imaginer un concert reprenant l’ensemble de l’effort ne semble absolument pas délirant.

La cinquantaine passée pour l’ensemble de ses membres, le temps ne semble avoir aucun effet néfaste sur leur volonté de proposer un heavy metal made in Germany brut de décoffrage. Si les derniers essais de la bande se tenaient à l’équilibre et ne révolutionnaient en rien le style, cette dernière offrande apporte à leur riche discographie un certain vent de fraîcheur. Entendons-nous bien, la poudre n’est pas ici réinventée mais il faut avouer que se prendre un “Fist In Your Face” à la Motörhead/Saxon ou se surprendre à danser la polka sur un “Zombie Dance” des plus funs n’était clairement pas prévu au programme (habituel). Quelques easter eggs se sont même glissés dans certains solis et c’est tout sourire que vous vous surprendrez à chanter les quelques notes de (SPOILER) Gary Moore et Jimi Hendrix !

Mauvaise nouvelle néanmoins pour les aficionados de GD qu’est l’éviction de Stefan Arnold, qui laissera toutefois un héritage à la hauteur de son talent sur cette fournée où les fûts sont martelés comme jamais (mention spéciale à la très speed “When Death Passes By”). Techniquement, personne n’est d’ailleurs en reste : Chris Boltendahl s’époumone de sa plus belle voix grave, la basse de Jens Becker trouve une place de choix dans le mix audacieux de Jörg Umbreit et le travail abattu par Axel Ritt aux six cordes est impressionnant ! Ajoutez à cela des choeurs bien sentis, mélangez le tout et vous obtiendrez un Grave Digger millésime 2018 du meilleur cru. Prost!