Dernier volet de la trilogie, “¡Tré!” se positionne comme étant le calme après la tempête “¡Dos!“. Au risque d’être ennuyant ?
L’album précédent conclut sur une note d’émotion avec “Amy”, une ballade bien rythmée à l’image de ce “¡Tré!”. Résolument moins rock n’roll et garage, cet opus est plutôt dans la lignée de “Warning” (2000) s’il devait y avoir une comparaison. Certes il n’est jamais bon de comparer les disques entre eux, mais il faut bien avouer que sur cette trilogie, certains morceaux ressemblent parfois un peu trop à d’anciens titres de leur discographie. Manque d’originalité ou simple hasard ? C’est en tout cas le point négatif de cet ambitieux projet auquel s’est attelé le groupe. Pour en revenir à ce dernier album, Green Day parvient tout de même, comme à son habitude, à nous livrer des jolies mélodies entêtantes et efficaces, à l’image des premiers morceaux “Brutal Love” et “Missing You” qui donnent tout de suite le ton. Billie Joe Armstrong avait décrit ce volet comme ayant une atmosphère de lendemain de fête, entre la gueule de bois et la prise de conscience. Effectivement, une ambiance assez mélancolique s’en dégage, loin de la folie (agréable !) de “¡Dos!”, ici on prête plus attention aux mélodies et aux paroles, qui restent simples, mais qui reflètent bien l’esprit un peu torturé de notre ami Billie Joe. Mention spéciale à “Walk Away”, catchy à souhait; ainsi qu’à “Drama Queen” et “The Forgotten”, de véritables références aux Beatles dans le rythme et la mélodie. Le titre le plus ambitieux est sans doute “Dirty Rotten Bastards”. Par sa durée (sept minutes), on peut facilement le classer parmi les morceaux épiques qu’il est possible d’écouter sur “American Idiot” (2004) et “21st Century Breakdown” (2009). Un peu plus fouilli, ça fonctionne tout de même bien, même si les fans reconnaitront une ressemblance à une des B-sides de “American Idiot” : “Shoplifter”. Ce qui peut être un peu gênant : là encore, l’originalité du trio semble d’essoufler.
“¡Tré!” est à l’image de la trilogie : il sera possible de rester sur notre faim. Sortir trois albums en l’espace de quatre mois était un pari très risqué, certains y auront trouvé leur compte avec ces 37 nouvelles chansons, d’autres en sont déçus. Les californiens auront, quoiqu’il en soit, réussi à délivrer trois sons bien distincts à travers ces trois disques, montrant bien leur fort éclectisme (des sonorités pop punk avec “¡Uno!“, rock n’roll avec “¡Dos!” et plus calmes avec “¡Tré!”), qui est une qualité indéniable chez Green Day. Cependant, certaines compositions ont vraiment du mal à sortir du lot et, même si cela est agréable à écouter, on ne peut dire que ce fut le projet de l’année. Ceci étant, chacun y trouvera son compte, tant la diversité des trois opus, notre préférence allant pour l’un des trois chapitres de la saga.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 10/12/2012
Site web : www.greenday.com
Notre sélection
- Walk Away
- Drama Queen
- Dirty Rotten Bastards
Note RUL
3.5/5