Il y a quelques mois, Greg Puciato annonçait la sortie de son premier album solo, “Child Soldier: Creator Of God”. Initialement prévu fin octobre 2020, Puciato a avancé sa sortie au début du même mois après la fuite de celui-ci.
Petit “friendly reminder”
En ce moment, Puciato est un peu partout. En solo donc, mais également dans le supergroupe de metalleux Killer Be Killed. On le retrouve en compagnie de Max Cavalera (Soulfly, Sepultura), de Troy Sander de Mastodon (ils sont absolument partout ces gars-là) et de Dave Elitch de The Mars Volta. Bref, un groupe qui envoie du bois (on vous en reparle très vite).
À côté de cela, il est également chanteur dans un autre supergroupe, The Black Queen. Ici, il est en compagnie de Joshua Eustis (Nine Inch Nails, Telefon Tel Aviv) et Steven Alexander. Ce n’est ni du metal, ni du mathcore mais… de la synthwave. Rien à voir donc.
Mais Greg Puciato est surtout connu pour être l’ancien leader casse-cou de The Dillinger Escape Plan. Pour celleux qui l’ignorent, Dillinger est clairement l’un des groupes les plus tarés et inaudibles du monde pour le commun des mortels. En effet, le mixe de mathcore/metalcore peut être quelque peu… violent pour les tympans délicats.
Toujours plus
Pour ce premier album solo Puciato nous offre quinze titres d’un éclectisme fou. Un tout petit plus d’une heure de mélange parfait de toutes ses influences citées plus haut. Un joyeux bordel bien ficelé et exécuté à la perfection.
De base, ce disque devait être le troisième de The Black Queen, mais au final, il a préféré le garder pour lui tout seul. Autre fait, il voulait sortir cet album sous le nom de Child Soldier et non sous son propre nom. C’était sans compter sur l’avis de son ami Jerry Cantrell (Alice In Chains) qui lui conseilla le contraire.
Aussi, il est important de préciser que Greg, en artiste complet qu’il est, a enregistré tous les instruments lui-même à l’exception de la batterie. Pour se faire, il s’est encore une fois entouré de grands noms. Chris Hornbrook (Killer Be Killed), Chris Pennie (The Dillinger Escape Plan, Coheed And Cambria) et Ben Koller (Converge).
Autant de batteurs que de diversité sur ce “Child Soldier: Creator Of God”. Que nous vaut donc cette réalisation solo ? Quelles directions a-t-il choisi ?
Une synthèse parfaite
À l’écoute de l’ouverture “Heaven Of Stone”, quand on connaît la bête, on se dit “mais que fait-il ?”. Petite guitare acoustique, voix suave et petits chœurs en voix de tête en fond. Ça y est, il arrête complètement les trucs vénères et il fait de la folk. Et puis finalement, on arrive sur de la coldwave à la The Black Queen avec “Creator Of God”. En effet, pour celleux qui ne sont pas familier de ses projets plus posés c’est vraiment étrange. Notez tout de même que la fin de ce morceau sent le Nine Inch Nails à plein nez grâce à un son noisy bien criard et une petit nappe de guitare stridente qui continue sur le morceau suivant.
L’enchaînement avec “Fire For Water” est absolument parfait ! Et là on retrouve le Puciato qui s’est cogné le petit orteil dans sa table basse. Les screams sont de retour. Les guitares saturées et roulements de batterie feront tourner les têtes. Et quel bonheur ! Idem avec le titre suivant, “Deep Set”. Petit retour aux sources mathcore/metalcore qui lui vont si bien. On l’imagine, à l’ancienne, visage en sang, sauter dans la fosse, attraper le visage de quelqu’un et lui hurler dans l’oreille gauche.
De surprises en surprises
Le tracklisting s’enchaîne somme toute assez bien, bien qu’étant assez bipolaire. Du calme, de l’énervé, du calme à nouveau, de l’énervé à nouveau et ainsi de suite jusqu’au dernier morceau. Il faut noter également qu’il ne s’inspirera pas que des groupes au sein desquels il officié. Certaines chansons, notamment “Deep Set” et “Roach Hiss”, fleurent bon les années folles d’un certain Marilyn Manson. Basse lourde, riffs sexy, voix parlée/chantée hyper grave et très travaillée, le “God Of Fuck” n’est pas loin et ce n’est qu’à moitié étonnant.
Il nous sort aussi une composition qui surfe sur le bon rock californien et l’adolescence : “Down When I’m Not” dont l’intro et les riffs principaux pourraient faire penser à du The Distillers (si on passe au-dessus des nappes bizarroïdes et autres pédales de disto en tout genre).
Greg offrira un solo de guitare moyen mais mignon sur “Temporary Object”. Il calmera complètement le jeu avec les ballades très “dreamy” que sont “You Know I Do” et “A Pair Of Questions” qui sonnent telles des chansons datant du milieu des années 80.
Vous l’aurez donc compris, avec ce “Child Soldier: Creature Of God”, Greg Puciato a rassemblé toutes ses envies, idées, et nombreuses inspirations. Un album aussi divers que varié. Déroutant, parfois un peu étrange et assez difficile à apprivoiser. Il vous faudra certainement plusieurs écoutes pour vous faire un avis et/ou réussir à apprécier ce premier disque.
Si cette expérience vous a plu, vous pouvez également lire son recueil de poèmes “Separate The Dawn” sorti en 2019 via son label (oui oui) Federal Prisoner.
Informations
Label : Federal Prisoner
Date de sortie : 09/10/2020
Site web : gregpuciato.bandcamp.com
Notre sélection
- Deep Set
- Fire for Water
- Creator of God
Note RUL
4/5