Hanni El Khatib – FLIGHT

Trois ans après la sortie de “Savage Times” (2017), le Californien Hanni El Khatib sort enfin de sa tanière et nous offre son cinquième album “FLIGHT”.

Les déboires

Il faut avouer que la vie d’Hanni El Khatib a été quelque peu mouvementée ces dernières années. Comme beaucoup et sans vouloir tomber dans le cliché, il a mis de côté la musique pour cause d’alcoolisme, dépression etc. Il a également été victime d’un terrible accident de voiture en 2019 (les pompiers se demandant comment il était possible qu’il soit encore en vie). Hanni El Khatib revient de loin. C’est un survivant.

Les temps de “Will The Guns Come Out” (2011) et “Head In The Dirt” (2013) sont lointains. Avec ses deux premiers albums, El Khatib rentrait dans le lard du rock et avait comme ressuscité l’esprit de The White Stripes. Il commençait tranquillement à calmer ses ardeurs avec “Moonlight” (2015) puis “Savage Times” (2017), bien que ceux-ci avaient toujours la patte El Khatib : du blues-rock-garage enivrant.

La résurrection

“FLIGHT” est clairement l’ovni de cette discographie. Accompagné du producteur Leon Michels (Lana Del Rey/A$ap Rocky) et remis de ses démons, HEK nous livre ici une œuvre déroutante.

Ce nouveau disque s’ouvre sur “CARRY”. Entraînante au possible, elle sonne tout d’abord comme l’ancien HEK. Puis viennent les claviers et autres sons électroniques. Grande nouveauté. Autre surprise, il ose les tempos lents, planants. WTF ?! Hanni El Khatib se laisse complètement aller.

L’enchaînement avec “ALIVE” est royal. Ici, il célèbre le fait d’être en vie. Ce titre est addictif, efficace.

Sortir de sa zone de confort

HEK emprunte les codes du trip hop sur “STRESSY” et “LEADER”. Il met l’accent sur des arrangements au synthétiseur sur “GEM”, “DETROIT” ou encore “HOW”. Il ensorcelle de sa voix suave sur “ROOM”.

Ce nouvel album se clôture sur la très jolie “PEACE”. Sa guitare acoustique, sa douceur, ses chœurs donnent du baume au cœur.

“FLIGHT” est un treize titres d’une pure beauté. Il se peut que les fans de la première heure soient complètement imperméables et lâchent l’affaire tant l’ensemble est déconcertant aux premiers abords. Ce cinquième disque se dévoile au fil des écoutes. Étrange, fort, spontané. Hanni El Khatib semble être enfin en paix avec lui-même. Et c’est un pur bonheur !