Har Mar Superstar – Best Summer Ever

Trois ans après son album “Bye Bye 17” qui contenait le majestueux “Lady, You Shot Me”, Har Mar Superstar est de retour avec son sixième effort studio, “Best Summer Ever” chez Cult Records (label de Julian Casablancas). Le chanteur américain Sean Tillmann nous offre-là un disque des plus atypiques et démontre tout son talent en dix chansons.

Har Mar Superstar est un artiste original, inqualifiable qui ne cesse de surprendre sur scène ou dans ses clips. Pour ouvrir ce nouvel opus, il a choisi une reprise avec “I Hope” de Bobby Charles. Un morceau court qui donne une impression paradoxale : une tonalité triste qui rappellerait la fin de l’été tout en restant entraînant. “Best Summer Ever” est définitivement plus pop que le précédent essai.

Cette pop, on la retrouve très rythmée sur “Youth Without Love” où la voix de Sean Tillmann est épurée, mise à nue. A noter que le morceau provient d’une vieille démo de Julian Casablancas. “Anybody’s Game” est lui aussi résolument pop. On entend très bien les inspirations des années 80 et le chanteur se permet de terminer la chanson avec une légère touche d’électro aérienne. Toujours dans cette mouvance pop, Har Mar Superstar dévoile “It Was Only Dancing (Sex)” sur fond de synthé et de saxophone. Le rendu est kitsch mais rythmé, dansant et très bien produit. Sean Tillmann clame “it was only dancing”. S’ajoutent des voix qui murmurent “sex”. La chanson est un pur produit des années 80 et semble être la bande-son d’un teen movie américain.

Ce nouvel album est aussi marqué par des chansons plus lentes, des ballades comme “How Did I Get Through The Day”, très classique où Har Mar Superstar prend des allures de crooners. Le chanteur est de retour avec de la soul qui n’est pas sans rappeler son précédent disque. Un titre qui prend son temps et qui offre une pause dans les différentes époques de cet ensemble. Dans le même genre, on apprécie sa voix posée et l’émotion qui s’en dégage sur le minimalisme de “Don’t Erase” ou encore dans la magnifique ballade “Confidence” qui conclue “Best Summer Ever”. Une chanson où la voix se fait douce. On sent que Sean Tillmann se livre un peu plus dans un morceau très personnel.

Har Mar Superstar est un vrai personnage et son nouvel album démontre son éclectisme. Dans “Best Summer Ever”, il déclare en toute sincérité son amour à son radiateur avec “My Radiator”. Sur ce morceau très court d’un peu plus d’une minute, la guitare est mise en avant et on retrouve des effets sur sa voix qui donnent l’impression d’écouter la chanson sur un vieux transistor dans les années 50. Avec “Haircut” écrit avec Karen O (Yeah Yeah Yeahs), l’artiste nous montre tout le talent de ces dix pistes. Le début de la chanson est épuré avec une touche d’orgue et une batterie lente. La voix est puissante et poussée avec facilité. La chanson s’élève ensuite pour nous faire bouger. Une voix féminine s’ajoute à la sienne, puis on entend une foule de gens qui s’amusent en fond. Avec cette composition, Har Mar Superstar nous emporte typiquement dans une chaude soirée d’été.

Il nous manquait une vraie touche de rock, mais les amateurs ne seront pas en reste avec “Famous Last Words”, une chanson qui se détache complètement du reste en étant plus rock, plus brute. Les guitares sont grasses, la rythmique est rapide et on entend des soubresauts réguliers dans le morceau. Le disque n’en fini pas de nous surprendre.

Avec “Best Summer Ever”, Har Mar Superstar nous balade dans différentes époques, avec des tonalités résolument pop, des touches de rock, de soul. Il continue à oser et n’hésite pas à imposer des lignes de synthés dans un genre très kitsch. Un vrai éclectisme transpire de cet album. Le chanteur l’a construit à son image. La maîtrise et l’originalité sont là et on ne peut pas passer à côté.