Après presque quatre ans de silence, l’auteur-compositeur irlandais Hozier est finalement de retour avec Unreal Unearth. Un album parfois doux, parfois rugueux, mais surtout trop rempli.
Pour beaucoup d’entre nous, la discographie de Hozier s’arrête au tube “Take Me To Church”. Une pépite radiophonique, oui, mais aussi une pépite musicale, qui a propulsé la carrière de l’Irlandais, alors balbutiante, aux sommets.
Nous voici neuf ans après la sortie de ce premier disque, Hozier (2014), avec un troisième : Unreal Unearth. En partie écrit pendant la période de pandémie, le projet en est évidemment inspiré, ainsi que de l’œuvre de Dante Alighieri, L’Enfer. Ambiance.
On est toutefois loin d’un album torturé, aux sonorités âpres. La touche soul et les arrangements luxuriants, notamment la présence de cordes, adoucissent les textes parfois plus rugueux. Le premier morceau de l’ensemble, “De Selby (Part 1)”, est peut-être l’un des titres les plus doux sortis cet été.
Le panier d’Hozier
À première vue, ce nouveau disque semble bien rempli. Un peu plus d’une heure de long et surtout seize morceaux qui s’enchaînent. Pas étonnant alors de se rendre compte que la qualité est assez inégale sur la longueur.
Oui, Hozier sait composer et interpréter d’incroyables chansons. D’ailleurs, il y en a suffisamment sur Unreal Unearth pour constituer un album plus court et beaucoup plus percutant. Le diptyque d’ouverture, “De Selby”, pose immédiatement le décor, avec une première partie acoustique et onirique, qui laisse place à un son résolument funky, à la basse rebondissante.
Sur l’ensemble de ses seize morceaux, l’album propose une multitude de styles, allant de la balade au piano (“Butchered Tongue”), à des titres bien plus ancrés dans une veine rock (“Francesca”), en passant par de sublimes power ballades (“Abstract (Psychopomp)”, “First Light”). En bref, il y en a vraiment pour tous les goûts, mais en dehors des morceaux les plus percutants, rien n’est vraiment mémorable. Avec en fil rouge la voix, et les vocalises, d’Hozier, toujours aussi superbes.
Malgré cet aspect boursouflé, qui plaira sûrement à certain(e)s, Unreal Unearth solidifie s’il le fallait encore la place de choix que s’est taillée Hozier dans le paysage musical actuel et son talent n’est plus à discuter. Quel dommage que le disque ne comporte pas moins de titres, il aurait très bien pu se hisser au niveau des chefs-d’œuvre modernes.
Informations
Label : Universal Music / Virgin Records
Date de sortie : 18/08/2023
Site web : hozier.com
Notre sélection
- De Selby (Part 2)
- Francesca
- First Light
Note RUL
3/5