hYPNOTIC hYSTERIA – Feed On Me

“Feed on Me”, le dernier album des italiens de hYPNOTIC hYSTERIA, se démarque par un genre quelque peu… indéfini. Stoner ? Grunge ? Atmosphérique ? Rock alternatif ? Aucune étiquette ne semble coller à la courte galette de 37 minutes. Et c’est bien là sa grande qualité.

Le groupe originaire de Bergame a bien choisi son nom. Hypnotique. C’est le mot qui définit peut-être le mieux la musique qui nous est proposée sur ce “Feed on Me”. A moins de résister obstinément, l’ouverture du disque sur un “Inside your Mouth” à l’ambiance puissante et au chant cinq étoiles suffira plus que largement à vous donner envie de laisser cette musique vous submerger. Les six autres morceaux de l’album ne sont pas nécessairement aussi prenants –quoiqu’on n’en soit pas loin non plus- mais ce que hYPNOTIC hYSTERIA nous présente, c’est une douce, lancinante douleur. Parfois, vous l’oubliez ou l’ignorez, mais l’essentiel du temps, elle vous obsède. Et pour ce qui est de diriger votre attention, le quatuor s’en sort avec une maestria impressionnante. Le final du grungy “I Can’t Hear You” est, à cet égard, un bel exemple. Le son de ce disque est de manière générale extrêmement sûr, et le quintette n’en fait jamais trop, comme en témoignent les nombreux passages “minimalistes”, où seule la voix –ou un instrument- porte le poids de l’épais voile morose qui enveloppe chaque piste. Ainsi un “Betrayal” à l’habillage instrumental souvent léger est une belle réussite où, paradoxalement, chacun des membres du groupe brillent. C’est là une réelle preuve de talent, à mettre en parallèle avec la variété du disque. Le seul bémol concret est en fait la durée du disque : on aurait souhaité voir plus de sept morceaux, d’autant plus que “Vaniloquentia” n’est “qu’un” interlude acoustique d’une minute quinze. Magnifique au demeurant.

hYPNOTIC hYSTERIA dispose d’un vrai son, d’une patte, et livre une vision soignée, sans fioritures, à l’ambiance lourde et enivrante. Ce “Feed on Me” n’est pas parfait, mais il présente des qualités remarquables, et mérite autant d’attention que beaucoup de productions plus importantes.