Chroniques

Iggy And The Stooges – Ready To Die

Qui aurait pu y croire ? Après leur formation en 1967, leur album éponyme “The Stooges” (1969), l’énergique “Fun House” (1970), le mythique “Raw Power” (1973) et bien entendu leur première séparation, revoir les précurseurs du punk sur le devant de la scène, comme revenu d’entre les morts ? Mais, en une belle journée ensoleillée, Pop et les Asheton reformèrent le groupe en avril 2003 à l’occasion du festival de Coachella en Californie. “The Weirdness”, quatrième essai verra le jour en 2007 et deux ans après Ron Asheton décède. Iggy s’explore au cinéma, à la TV et sort deux opus plus variété française que rock (“Préliminaires” (2009) et “Après” (2012)) Et pour les Stooges ? Pop déclara que “The Stooges sont morts avec Ron Asheton, mais il reste encore Iggy And The Stooges”. James Williamson, guitariste à l’époque de “Raw Power” vient ranimer la flamme punk d’Iggy Pop pour une nouvelle danse avec la mort nommée “Ready To Die”.

“Burn” lance l’offensive dans une envolée de guitares garage rock, plutôt brute de décoffrage, dans la lignée de ce que proposait Iggy en solo à ses débuts. Le timbre rauque et langoureux, l’Iguane reprend son trône avec une facilité déconcertante. “Sex And Money” suit avec le sax de Steve MacKay au mieux de sa forme, dans un pur esprit “Fun House”. “Job” va continuer le voyage dans les 70’s, avec ce que ces sexagénaires ont de plus crasseux. Un titre qui, tant dans le texte que dans la musicalité, explique aux jeunes pourquoi le déclic punk est venu avec The Stooges. L’ensemble ne changera pas de cap : “Gun” prouvera à Green Day qui est le patron, “Ready To Die” enflammera le Voodoo Lounge des Rolling Stones, et “Dirty Deal” montrera son service trois pièces aux Sex Pistols. La véritable césure avec l’âme de The Stooges apparaît avec des morceaux plus doux et intimistes, plus Iggy assagit. “Unfriendly World” amène une voix mélancolique et nonchalante à l’instar de Lou Reed, la batterie utilise plus le fouet que la baguette et la guitare se veut ballade folk. Par la suite, “Beat That Guy” ira lorgner vers le blues et le vieux rock n’roll, agrémenté de chœurs remplis d’espoir et d’un Iggy Pop crooner. Cette belle épopée se terminera sur “The Departed”, composition probablement écrite pour Ron. La guitare acoustique brille sur un arpège empli de volupté, la batterie retentit tel un enterrement militaire et l’Iguane est plus émouvant que jamais. Un titre à la fois noble et beau qui ne quittera pas vos oreilles de si tôt.

Il est clair que l’ambiance et la construction de la majeure partie de l’album renvoi à “Kill City” (troisième effort d’Iggy Pop en collaboration avec James Williamson paru en 1977). Oui, il manque ce je-ne-sais-quoi, venant de Ron Rash qui donnait cette étincelle flamboyante aux Stooges. Voilà : “Ready To Die” manque peut-être de “Raw Power” malgré tout. Il en reste un excellent disque avec des pépites punk et rock, agrémenté d’un sax explosif dans les mains d’un Steve MacKay, infatiguable. Il faut, par ailleurs, saluer Iggy Pop, impeccable de bout en bout, il surfe sur les styles et transforme sa voix, en vrai caméléon tout en conservant son originalité. Un opus à mettre dans les mains de tout fan de Stooges et de rock qui réveille ! Quarante ans après leur début, si Ron les regarde de là-haut, il peut être très fier.

Informations

Label : Fat Possum Records / PIAS
Date de sortie : 29/04/2013
Site web : www.iggyandthestoogesmusic.com

Notre sélection

  • Job
  • The Departed
  • Sex And Money

Note RUL

4/5

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