Imagine Dragons – Smoke And Mirrors

Que celui qui n’a jamais entendu parlé d’Imagine Dragons et de son titre “Radioactive” sorte de sa grotte ou se taise à jamais. Lauréats de nombreux titres au cours des années 2013 et 2014 pour leur premier essai “Night Visions” (2012), la bande de Dan Reynolds n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Ainsi, après de longues tournées et une courte période de repos bien mérité, le groupe dévoile “Smoke + Mirrors”, un second album attendu de pieds ferme. Une nouvelle fois auto-produit par les musiciens, on retrouve également aux commandes Alexander Grant alias Alex da Kid, qui avait déjà collaboré auparavant avec Imagine Dragons. Une recette qui avait donc déjà fonctionné dans le passé et qui risque encore de plaire.

Peu avant la sortie officielle de cette galette, un premier avant-goût nous avait été donné au Hard Rock Café Paris dans des conditions strictes. Bien que pratique pour avoir un aperçu général du Imagine Dragons 2015, tous les petits détails n’étaient pas parvenus à nos oreilles. Car, même si dans son ensemble les percussions et les synthés sont de sortie, les cordes sont bien plus présentes qu’on avait pu l’entendre dans un premier temps. Sous forme électrique mélangé d’effets ou sous une acoustique plus naturelle, le disque déborde de petits détails qui le rendent particulier, différent de son prédécesseur. Plus que cela, l’équipe de musiciens, avec cette production, s’introduit dans une ambiance plus pop rock passe partout, à l’image de “Shots”, la piste d’ouverture ou du titre éponyme, qui plait plus qu’elle n’étonne. La vraie valeur sûre de ces morceaux, plutôt lents, est la performance vocale de Dan Reynolds qui, durant tout l’ensemble, fait l’effort de nouveauté et d’évolution. “I Bet My Life”, un brun caricatural, en est le parfait exemple avec son refrain explosif. Fort heureusement, ce n’est pas dans cette partie de l’effort que se cachent les vraies surprises, mais dans d’autres compositions aux sonorités moins communes. Là où Imagine Dragons lie le rock n’roll à son côté hip hop avec “I’m So Sorry”, “Friction” et son côté bollywoodien ou encore “Summer” etc. Tous ces tubes qui présentent avec élégance une mouvance musicale propre et des riffs relativement agressifs. Par conséquent, le milieu qu’aurait sûrement pu visiter les ID avec un peu plus de temps. Sans mauvaise fois, nous sommes en question de nous interroger quant au temps réellement consacré par le quatuor sur cet opus. Bien loin d’être le dernier dans sa catégorie, “Smoke + Mirrors” semble parfois avoir été rapidement composé, avec des structures élégantes mais redondantes. Mettre les synthétiseurs et la rythmique en avant, telle est l’exemple de la recette sûre qui ne fait pas tout. Additionner ceci à un rythme plutôt lent et l’erreur peut s’avérer fatale.

Comme personne ne savait vraiment vers où allait se diriger les Américains avec cette nouvelle galette et en comparaison avec l’ancienne, on retrouve dans “Smoke + Mirrors” quelques similarités sans pour autant tomber dans la copie conforme. L’esprit tribal, majoritaire dans ce disque, est même la preuve que l’équipe a cherché à s’identifier sous une nouvelle facette. Cependant, la longueur et la lenteur du disque ne tournent pas à son avantage et affichent une certaine monotonie, éradiquée de façon éphémère par les quelques pistes fortes.