Sortez les crèmes solaires, le soleil re-pointe le bout de son nez avec le retour des Jacuzzi Boys. Fraichement débarqués de Miami, ces kids jouissent d’un boogie rock très fuzz, quelques influence 60’s, sur fond de garage hypnotique. Il ne leur fallait rien de plus pour signer leur premier album chez Third Man Records (maison de disques créée par Jack White). Le premier album qui en découle est l’addictif “No Seasons”, le second opus des Jacuzzi Boys, cousins éloignés de The Black Lips (le vomi en moins), sera un peu moins soutenu par la critique mais l’esprit psychédélique est toujours présent. Contre toute attente, leur troisième essai éponyme, confirme la place des floridiens dans le sillon rock qui déménage, à l’instar de The Ramones, leur idole. The Beach Boys peuvent aller se rhabiller : l’été indien ne se passera pas sur la plage, mais dans le jacuzzi.
Ici, les guitares collent aux semelles, comme le sol des vieux rades new-yorkais. Les voix perdent pied dans de sinueux loops nourris au LSD et saturés par un son plastique d’une K7 audio d’un autre temps. “Be My Prism”, lance un morceau puissant à l’instar de “Fruits”, mais il bénéficie d’une production plus recherchée. Après cet intermède nostalgique débarque “Double Vision”, une piste pop rock minimaliste et intéressante, en dépit de sa simplicité. Les guitares fuzzy déguisées en synthés ponctuent de leurs riffs, un titre qui roule telle une vieille Cadillac au bord de mer. Plus loin, “Dust”, avec son mid-tempo, jouera parfaitement le jeu de la ballade rock restant crédible par la légèreté de Gabriel Alcala. Il faudra attendre “Rubble” pour s’émerveiller de la maturité du groupe. L’énergie protopunk et glammed-out permet aux Jacuzzi de révéler leur furie, la batterie détruit ses tomes à toute berzingue, la guitare visqueuse dresse un mur de son gras et détonant et la basse tire à tout va. “Over The Zoom” subira le même traitement dans une teinte légèrement plus Tame Impala. Viendra le tour des tours de guitares psychédéliques et saturées, suivies par des envolées de batterie puis stoppées net par des riffs scintillants et clairs : du psyché rock ecstasy de “Hotline” au marécageux “Heavy Horse”, en passant par l’hypnotique “Guillotine”. “Ultraglide” terminera le voyage sur le crissement d’un vinyle et de guitare rauque aux envolées pop, la volupté de Gabriel Alcala amène un voile capiteux qui s’écrase sur une outro post punk; les vieux démons reviennent vite.
L’équipe de Miami n’a pas fini de faire parler d’elle, distillant des influences 60’s et 70’s à son univers, à l’instar de The Black Keys, Tame Impala et autres Jack White. C’est vrai qu’il y a énormément de groupes catégorisés garage et plutôt excellents. Mais si la formation de Floride tire son épingle du jeu, ce sera probablement par sa production parfaite et sa couleur rétro. Les Jacuzzi Boys font ce qui pourrait se nommer du post plage, comme si votre peau nappée par la douceur de l’eau saline et l’exfoliation du sable, se mêlait à la brulûre, au troisième degré du soleil, qui tapait trop fort.
Informations
Label : Hardly Art / PIAS
Date de sortie : 09/09/2013
Site web : jacuzziboys.com
Notre sélection
- Rubble
- Double Vision
- Heavy Horse
Note RUL
4/5