Après le très mitigé “Moon Landing” (2013), le chanteur britannique fait son grand retour avec “The Afterlove”. C’est peu habillé que James Blunt avait annoncé la sortie de ce cinquième album.
Premier constat, dix titres pour seulement trente-six minutes de musique composent ce disque. Après presque quatre ans d’absence, c’est un peu light même si une version deluxe propose trois morceaux supplémentaires. Comme son nom l’indique, ce nouvel opus est à placer sous le signe de l’amour. L’ensemble s’ouvre sur les deux premiers singles “Love Me Better” et “Bartender”, deux pistes qui annoncent la couleur : Blunt fera désormais partie de la longue liste d’artistes à avoir cédé à la tentation du virage électronique.
Si l’on peut encore entendre une guitare acoustique sur le second titre, elle ne semble être là que par acquis de conscience. Sur “Love Me Better”, Blunt se livre à une belle imitation de son ami Ed Sheeran, notamment sur le refrain. Ce dernier aurait d’ailleurs aidé James Blunt à se décoincer pour écrire cet album. Si l’opération est réussie, elle soulève un questionnement qui sera personnel à chacun : voulait-on ça de la part de James Blunt ?
Et c’est un peu ce qu’on retiendra de “The Afterlove” : deux univers se donnant sans cesse la réplique. D’une part, les titres dont l’authenticité a été perdue entre deux couches électroniques et d’autres part, ce qui a fait le succès du Britannique : de belles ballades acoustiques comme “Don’t Give Me Those Eyes” où l’on retrouve la voix suave et authentique du chanteur. Mais la guitare électrique et les morceaux endiablés flirtant avec le beau pop rock qu’on lui connaissait, c’est bel et bien terminé.
Perdu, tiraillé, Blunt semble même s’essayer le temps d’une chanson au R’n’B sur “California”, autant dire que l’on aime moins ce nouveau visage, qui montre un chanteur succombant à la tentation d’allier des styles qui ne lui ressemblent pas. Même “Time Of Our Lives”, single co-écrit par Ed Sheeran et dévoilé le jour de la Saint Valentin, est peut-être le titre le plus neutre et ne marque pas les esprits. De manière générale, James Blunt sort son essai le plus convenu. Le nom des chansons, le contenu des paroles ne trompent pas : l’homme est en gros manque d’inspiration et tape dans la facilité après autant d’année d’absence.
Sur la moitié de ballades qui composent ce cinquième effort studio, quelques montées dans les aigus (“Lose My Number” ou la très réussie “Someone Singing Along”) viennent sauver l’ensemble du naufrage mais cela ne suffit pas.
“The Afterlove” dévoile un James Blunt en souffrance. Court, peu inspiré, avec des rythmes et des ambiances très voire trop similaires à part pour les deux singles dévoilés, l’Anglais ne convint pas à l’exception de deux ou trois ballades qui permettent de justesse au disque de ne pas écoper de la mention d’album totalement raté. Mais ce n’est pas passé loin et la déception est plus amère encore que sur l’opus précédent. Reste à voir comment le Britannique présentera cette nouvelle offrande le 7 novembre prochain au Zénith De Paris.
Informations
Label : Warner Music
Date de sortie : 24/03/2017
Site web : www.jamesblunt.com
Notre sélection
- Love Me Better
- Lose My Number
- Someone Singing Along
Note RUL
2/5