Kaolin – Un Souffle Sur La Roche

Kaolin est un groupe à tendance rock venant de Montluçon, Auvergne, qui s’est formé à l’aube du deuxième millénaire (1999). Point positif, le chanteur, Guillaume ne bêle pas comme un mouton, et la formation n’est pas avare avec son public, puisqu’il a déjà quatre albums à son actif. Depuis sa création, Kaolin n’a cessé de s’entourer de grands noms de la production, de Dave Fridmann (Mercury Rev, The Flaming Lips)  à Jean-Louis Piérot (Bashung, Miossec), en passant par Edith Fambuena (Pauline Croze, Etienne Daho). Oscillant au fil des efforts entre pop type “Cajoline” et rock légèrement nerveux, les jeunes rockeurs, qui restent français dans le texte, ont pris le pied : un cinquième opus dans l’estomac, quatre labels, une “tournée” en Syrie durant l’été, le cuir est tanné pour la sortie de leur dernier essai, “Un souffle Sur La Roche”.

Dans la lignée des gentils amis de Miossec, à comprendre Cali et Dominique A, transportée par de fausses envolés de guitares très variétés française, voilà l’amorce de “Un Souffle Dans La Roche”. Du capiteux “Fondamentalement” à “Sans Toi”, qui pourraient sortir de l’imaginaire de Bénabar, sans oublier “Evidemment”, titre mélancolique aux couleurs de “L’Eté Indien”, Kaolin donne l’impression d’avoir viré de bord. Entre ces soubresauts de variété se dressent, ici-et là, des riffs de guitares instinctifs mais simplistes, nappés d’un voile brouillon tentant de gommer les faussetés de cette production qui se veut très live. “Almeria” explose par sa batterie, mais foire comme un pétard mouillé à l’arrivée du refrain. “J’ai Du Partir” mélange le pire de Bon Jovi à la guitare sèche de Jean-Louis Aubert et “Je Ne M’y Fais Pas” récupère tous les clichés de la pop FM des années 90. De loin le meilleur morceau de l’ensemble, “Plonger”, étrangement hypnotisant, viendra mélanger lignes de guitares claires et mur de son disto, le tout enveloppé dans la douceur vocale de Guillaume Cantillon. A côté de cela se superposent quelques ballades folk pop molles et répétitives, qui manquent cruellement d’intérêt. “Le Décor” donne l’impression que le cathartique Vincent Delerm désire se mettre au rock. “Particules De Rêves”, avec ses teintes noise torturées, viendra mettre un peu de baume au cœur des premiers fans de Kaolin, la guitare scintille, la batterie se déchaine de manière primaire, tout est là.

“Un Souffle Sur La Roche” est un album qui s’écoute, mais il semble clair que Kaolin a perdu la recette miracle de “Partons Vite” ou “J’irai Mélanger Les Couleurs”. La multitude de voies cherchées dans cet opus n’est pas un hasard. Ballades emplies de plénitude posées sur un tapis de guitares jouant tantôt la disto, tantôt sèches, à l’instinct. Des influences britpop exploitées de façon hasardeuse, folk ou rock, se voulant énergiques, sans réellement y parvenir. Des détails qui s’arrangeront probablement sur scène.