Cela fait maintenant plus d’un an que Keys And Promises se rode sur scène, du festival des Artefacts à la Laiterie de Strasbourg. Fraichement débarqué de Mulhouse, le groupe s’offre même le luxe de présenter et défendre son premier album lors de l’ouverture de Mass Hysteria à Colmar. Délivrant ses sonorités alternatives et aériennes, rattachées à une base définitivement rock. Toujours sur la brèche, aux limites des extrêmes musicaux dont ils tirent profits (du post rock au post hardcore moderne), le combo a pris son envol au-dessus de toutes idées préconçues, évoluant au fil de ses inspirations. Le style veut allier romance passionnelle et puissance sonore, tantôt grave, tantôt calme, Keys And Promises affirme sa position de formation rock alternatif dans un univers emo.
Démarrage qui se veut en force avec “Thirty-One”, mais loupe le coche, le riff de guitare apporte une ambiance aérienne, mais la batterie reste trop en retrait et le chanteur s’époumone sans forcément réveiller. Une sorte de Young Guns enraillé. Beaucoup plus efficace, “There’s No January Without A Real Cold War”, est dynamisé par une batterie à la Travis Barker accompagné d’un riff de guitare toujours entraînant, mais les refrains retombent comme un soufflet mal préparé. L’ensemble de l’album restera dans cette régularité, les musiciens fournissent ici, un excellent travail mais parfois trop homogène. Il y a une forte redondance de rythme et de style de “Thirty-One” à “See You On Tuesday” en passant par “Jinx”, avec une couleur musicale proche de God Is An Astronaut et Progress In Color. Une sonorité rock, mais avec une lourdeur dans certains passages induite par un chanteur trop mise avant, par rapport aux guitares électriques et la batterie qui se mélangent et s’asphyxient mutuellement. Un problème majeur réside dans ce premier opus : aucune piste ne se démarque vraiment des autres. Elles constituent une constance, plutôt monotone, une sorte long fleuve tranquille. L’envol et la différence se font sentir à l’arrivés des bonus tracks, “Wasted Youth” prouve l’harmonie musicale et l’osmose existante entre les musiciens du groupe, malgré une voix trop mise en avant. “Divine Comedy” continue sur cette lancée, dégainant un échange vocale grisant, un riff de guitare entêtant et une batterie dantesque : Keys And Promises explose enfin. Pour finir, les jeunes mulhousiens s’offrent une reprise acoustique de “There’s No January Without A Real Cold War”, la voix se place avec exactitude sur la rythmique entrainante des guitares entremêlées d’un riff aérien tout en nuance. Comme tout beau conte de fée, l’album démarre mal mais se termine agréablement bien.
Ce n’est pas le disque de l’année, ça va sans dire, quelques soucis résident, notamment au niveau de la production. Les textes sont de très bonne factures lorsqu’ils ne tirent pas vers le mélo-guimauve. La voix de Valentin (chant) risque d’en agacer plus d’un par son manque de grain et de nuance, d’autres vont, au contraire, acclamer cette présence vocale très scolaire. Mais ce qui surprend, c’est la qualité d’exécution de l’ensemble : le batteur est un vrai virtuose et les guitares n’ont rien à lui envier. Les influences sont parfaitement digérées, c’est techniquement carré et musicalement harmonieux. Un premier échantillon, de neuf titres, prometteur qui devra se perfectionner par le biais d’une production plus puissante, permettant plus de relief.
Informations
Label :
Date de sortie : 07/12/2012
Site web : www.facebook.com/keys.and.promises?sk=app_178091127385
Notre sélection
- Divine Comedy
- There's No January Without A Real Cold War (Acoustic)
- See You On Tuesday
Note RUL
2.5/5