Kid North est dans un premier temps le projet de Mathieu Artu, qui cherche un peu à laisser reposer RQTN pour se concentrer sur un disque tourné vers la pop. Naissance alors d’un quatuor à la sonorité électro pop rock ensoleillé, assez influencé par la vague de ces dernières années. Un EP éponyme sorti en 2011 et salué par la critique, prouve le réel talent du compositeur Mathieu Artu et de ses trois comparses musiciens. La presse les compare à Phoenix, Foals ou encore Friendly Fires. En éternel remise en question, et afin d’élargir la palette de sonorités du groupe, Antoine Ollivier rejoint Kid North aux claviers. Désormais, Mathieu Artu n’est plus le seul maître à bord, le réel défi de cet album était de ne plus composer seul mais à cinq. Alors, les Enfants du Nord ont-ils passé le cap de la maturité ou leur navire a-t-il chaviré ?
Dès la première nanoseconde, “Voice As Leader” s’envole avec un côté froid et incisif, des sons clairs, claquants, comme un brise-glace débarquant au Pôle Nord. La voix transporte et le reste suit. L’intégralité de l’opus va rester dans ces couleurs assez froides et cette ambiance aérienne, tout en changeant d’inspiration et de rythmique. Plus speed avec une guitare frénétique très ancrée dans la musique actuelle, “England” s’inspire ouvertement du dernier effort de Foals : mélodies sunny, refrain friendly et rythmes entrainants. Parfois plus proche de Two Doors Cinéma Club avec “Forest Arson”, Kid North joue sur une rythmique de batterie un peu plus lourde et des guitares légèrement plus rock. La référence la plus lointaine est probablement dans “Constellations”, une sorte de reggae blanc propre à The Police, remis au goût du jour par des sonorités électro. “Atlas” se lancera dans une teinte plus jazz avec “Expedition”, tirant de Phoenix et s’insérant parfaitement dans cet univers glacial. L’album continue d’osciller entre plusieurs références indie pop rock avant de lancer l’ovni “Titans” transpirant la douceur et le calme d’un désert arctique, à cheval entre Bombay Bicycle Club et Mew. Malheureusement, les petits nouveaux de chez Tsunami butent complètement sur “Forger”. La batterie et la basse alourdissent le morceau, la voix atteint ses limites, les chœurs pèchent par moment, seul le riff de la guitare sauve le titre de la noyade. Par la suite, “Neon Arms” permet un retour en force par le biais du clavier et de la guitare, guidé par une voix de tête ébouriffante. C’est à la fois moderne et rétro. Fin étonnante, “Roaring Engines” démarre dans un simili de ukulélé revenant tel un gimmick entêtant avant d’exploser en vol aux sons des guitares électriques et de cette voix obsédante, qui se répètera en boucle dans votre cortex pendant des heures et des heures.
Sous un air faussement naïf et un émerveillement certain, “Atlas” est une véritable synthèse de pop intuitive tirant vers le post rock, techniquement irréprochable, intelligente et permettant une double lecture intéressante. Kid North serait en quelque sorte la symbiose parfaite entre la new wave de Talking Heads et la britpop de Foals, avec ce je-ne-sais-quoi de french touch inhérante à Phoenix. Cet hiver, les Enfants du Nord n’ont pas fini de nous réchauffer admirablement les oreilles !
Informations
Label : Tsunami-Addiction
Date de sortie : 07/01/2013
Site web : www.facebook.com/KidNorth?fref=ts
Notre sélection
- England
- Constellations
- Titans
Note RUL
4/5