Trois ans après son dernier album When You See Yourself (2021), la bande emmenée par Caleb Followill est de retour avec Can We Please Have Fun.
Les rockers sudistes avaient annulé le reste de leur tournée de 2021 pour pleurer le décès de leur matriarche, Betty Ann Followill. Finalement, le COVID est passé par là et le retour fut plus long que prévu.
Pendant cette pause, le groupe a quitté son label et est resté à l’écart des feux de la rampe, ce qui semble avoir apporté un repos bien mérité à la bande. La formation a ainsi décrit la réalisation de son neuvième album (et premier sur Capitol Records) comme son expérience la plus agréable et la moins stressante de toutes, encore plus tranquille que celle qui avait donné lieu au tout premier album en 2003. Près de vingt ans ont passé depuis, mais lorsque l’on écoute Can We Please Have Fun, le temps semble s’être figé tant ce disque peut faire penser à sa toute première réalisation. Sans révolutionner le genre ou surprendre les fans, Can We Please Have Fun continue de fleurer bon les grands espaces et le rock ensoleillé du sud des États-Unis.
Sex on Fire ?
C’est là le paradoxe de cet album : d’un côté un retour aux racines rock brutales avec “Mustang”, mais aussi une évolution du style quelque peu faiblarde ou familière, comme le morceau “Ease Me On”, (une ballade assez plate) ou le titre “Don’t Stop The Bleeding” (terne et peu intéressant). Comme si les Followill ne savaient pas sur quel pied danser entre revenir aux sources qui leur ont attiré leur public (comment peut-on oublier “Sex On Fire” ?) et continuer leur petit bonhomme de chemin avec ce neuvième album et des morceaux plus en phase avec leur état d’esprit actuel, quitte à décevoir ou à laisser sur le côté les aficionados de la première heure.
Le groupe semble être sur la retenue et ne pas vouloir lâcher les chevaux. Là où “Mustang” était ébouriffant, le reste de l’ensemble est plus convenu et plus en phase avec le dernier disque When You See Yourself. Les quelques moments rock n’roll plus “courageux” ressortent d’autant plus : “Ballerina Radio” et sa rugosité agressive, “Nowhere To Run” et son relent post punk, exacerbé sur le titre “Nothing To Do”. Ce sont malgré tout des moments fugaces au sein d’un album terne qui peine à enthousiasmer.
Cette absence de prise de risque se ressent aussi dans les paroles : Cela fonctionne à peu près pour “Ballerina Radio” et son texte sur une dystopie post-apocalyptique, mais pour le reste on patine : il semble difficile pour le groupe de lier musique puissante et textes forts.
Sur le fond comme sur la forme, le disque est dans la retenue. Pas d’explosion de rock agressif, pas de textes subversifs. Can We Please Have Fun ? Difficile de mobiliser les auditeurs pour s’éclater.
Informations
Label : LoveTap Records
Date de sortie : 10/05/2024
Site web : www.kingsofleon.com
Notre sélection
- Mustang
- Ballerina Radio
- Split Screen
Note RUL
3/5