Kipling – Lives And Walls

Il est des découvertes comme ça auxquelles on ne s’attendait pas forcément, et qui prouvent que parfois il suffit de s‘attarder un peu, de laisser une oreille trainer pour se faire totalement kidnapper par un univers musical. Dès les premières secondes, pourtant très particulières de “Lives And Walls”, le groupe arrive déjà à attirer notre curiosité. Il y a des sons, pas forcément cohérents et difficilement identifiables qui nous intriguent, puis une mélodie dansante et macabre, digne d’un Burton, qui arrive pour nous entrainer dans le monde de Kipling.

Nous voilà déjà jetés sans préavis dans la tornade de la seconde piste, “Lives And Walls”. Alternant entre ambiances lourdes et envolées instrumentales, entre déchaînements libérateurs et calmes inquiétants, ces cinq lyonnais font preuve d’une maitrise et d’une maturité impressionnantes pour leur premier album qui n’est d’ailleurs pas sans évoquer le très bon “Voices” de Matchbook Romance, ou même certains morceaux de Thrice. C’est une voix qui explore les aigus comme les graves ou même les passages screamés qui, tout au long des 50 minutes, semble nous décrire son malaise et ses doutes, le tout sur fond de rêve ou de cauchemar, on ne sait pas trop. Les percussions, mises en avant tout au long de ce disque, sont un élément clef contribuant tantôt à la légèreté des morceaux (souvent renforcée par une lead guitar absolument hallucinante), tantôt à leur lourdeur malsaine.

Tout au long de “Lives And Walls” la recette décrite ci-dessus est la même, ce qui amène une certaine monotonie qui se brise cependant s’il on prend la peine d’écouter cet album plusieurs fois. On découvre en effet au fil des écoutes des détails que l’on n’avait pas entendu précédemment et qui font que, même si elles sont plus ou moins semblables, les chansons ont chacune leur propre caractère. Un peu floué par un accent anglais à améliorer, ce disque très travaillé est donc une sacré pierre à l’édifice de Kipling à qui l’on souhaite de continuer sur cette très belle lancée.