Après le coloré NEED SOME MO‘ (2022), place au noir et blanc. Avec STRIPED, KO KO MO joue sur la dualité en proposant un album plein de contrastes et de nouveautés, sans pour autant trahir son identité musicale, désormais incontournable sur la scène rock française actuelle.
Riffs à gogo
Disons-le d’emblée : malgré sa pochette monochrome, STRIPED est aussi fun et vitaminé que ses prédécesseurs. Les riffs enjoués et dansants, omniprésents sur Technicolor Life (2018) et parsemant Lemon Twins (2019) et NEED SOME MO‘ (2022), sont encore au rendez-vous, dans la veine de “Killing The Kid”, “Shake Off Your Fear” et “WALLS GET CLOSER”. Bien sûr, on pense au single “Zebra”, mais aussi à “All The Way”, qui ouvre le disque avec énergie, ou encore à “Pleasure Found” et à l’agitée “On The Run”. Guitare et chant se disputent le lead, tandis que la batterie épouse parfaitement les compositions en proposant des grooves addictifs et efficaces. Warren Mutton impressionne toujours autant par sa performance vocale, contribuant aux allures bluesy de l’ensemble et du groupe en général.
En dehors de cette tendance naturelle à proposer un rock jovial et sautillant, KO KO MO fait aussi honneur à sa facette plus lourde et sombre, découverte avec la superbe “Hard Time” en 2018, et portée à son apogée avec l’immersive et déroutante “NON ESSENTIAL MAN”, deux des meilleures chansons du groupe à ce jour. Sur STRIPED, “Wheels Of Fire” endosse ce rôle et nous plonge dans une atmosphère tout à fait différente des trois premiers morceaux, avec un ralentissement de tempo et une mélodie vocale légèrement inquiétante, amenant parfaitement un riff de guitare écrasant et menaçant. Plus tard, “Second Side” s’inscrit dans cette facette plus lourde également. Une nouvelle fois, les Français montrent que leur capacité à alterner les couleurs musicales est intacte. Le jeu de contraste proposé par l’artwork et la communication visuelle trouve ici toute sa justification.
Nouveau mais familier
En dehors de cette capacité habituelle à faire varier les ambiances, KO KO MO propose des expérimentations novatrices sur STRIPED. “Bottle For Two”, sortie en single, est une petite ballade folk candide et légère, se limitant à un arrangement chant/guitare acoustique. “Dancing Alone”, qui clôt l’album, offre au groupe la possibilité de se revendiquer de ce “hard rock psychédélique” qui lui est souvent associé, avec son côté vintage, l’expérience atmosphérique proposée et ses ajouts prog sur la fin.
Mais la plus grande surprise vient sans doute de “Don’t Let Me Go”, qui donne presque l’impression d’avoir lancé par erreur une chanson de White Lies. Cette fois-ci, ce ne sont ni le folk ni le prog qui sont conviés à la fête, mais bien une forme d’électro peu commune dans la discographie du groupe. Certes, KO KO MO a déjà expérimenté avec des sonorités moins organiques (on pense à la jouissive “Pass It On”), mais ici, ce sont bien les claviers qui s’imposent dans l’espace musical, pour un rendu certes inattendu, mais réussi.
STRIPED permet à KO KO MO d’élargir sa palette de sonorités tout en enrichissant sa pâte musicale désormais reconnaissable entre mille. Le rendu live promet une mise en valeur des contrastes proposés par le disque : rendez-vous le 7 décembre à l’Olympia pour une soirée monochrome mais multi-sensations.
Informations
Label : PIAS
Date de sortie : 25/10/2024
Site web : ko-ko-mo.com
Notre sélection
- Wheels Of Fire
- Second Side
- Don’t Let Me Go
Note RUL
4/5