2019 est le rendez vous de tous les cadors du metal des années 90/00’s. Après Rammstein et Slipknot, c’est au tour de Korn de revenir sur le devant de la scène. La discographie des Américains est on ne peut plus inégale et il y a toujours un gros doute quand on se met un nouveau disque du quintette dans les oreilles.
Les innovations électros voire pop ont déçus une partie des fans et le groupe peine à redresser la barre. Le retour de Brian Head Welch et “The Serenity Of Suffering” (2016), sorti il y a trois ans, avait quand même envoyé des signaux positifs qui laissait entrevoir l’espoir d’un retour orné de succès.
“The Nothing” a donc la lourde tâche de réhabiliter un groupe en perte de vitesse. Le contexte est également lourd puisque le frontman Jonathan Davis a perdu sa femme l’été dernier et s’est jeté à corps perdu dans l’écriture de cet album. Tout ces éléments permettront t-ils une œuvre de qualité ?
Un style éprouvé
La marque de fabrique de Korn est immédiatement identifiable et reconnaissable entre milles. La lourdeur des guitares, la basse vrombissante et la rythmique de Ray Luzier sont d’une efficacité incontestable. Ce nouveau disque ne déroge pas à la règle et on retrouve toutes ses caractéristiques dès les premières notes. “The End Begins”, qui ouvre le bal, plonge l’auditeur en terrain connu avec ses airs de cornemuse façon “Shoots And Ladders”. “Cold”, qui lui emboîte le pas, fait preuve d’un rythme infernal et groovy à souhait. Les riffs s’imbriquent parfaitement avec la performance vocale de Jonathan Davis. Le refrain est aussi un modèle tant il reste en tête avec aisance. L’entrée en matière est réussie et suscite donc beaucoup d’espoirs. De nombreuses compositions vont dans ce sens et font prendre conscience que Korn n’a pas perdu la recette de son style inimitable. “You’ll Never Find Me” renvoie aux plus belles heures des années 90 avec un groove saisissant. Même chose pour “Idiosyncrasy” et sa structure qui raviront les fans les plus nostalgiques.
Des nouveautés trop timides
Korn se rassure sur ses bases solides mais n’entend pas se reposer. Les Américains tentent par certains aspects a varier le propos. Et cette tentative passe par la palette vocale de Jonathan Davis. On le sait, le frontman est un as lorsqu’il s’agit de moduler sa voix pour créer des ambiances bien particulières. “Finally Free” et son chant pop moins agressif en est le meilleur exemple. Même constat sur “The Ringmaster”. Les relents électros ne sont pas tout à fait gommés et confirme que Korn ne souhaite pas faire table rase de son passé créatif. “This Loss” est certainement la composition la plus aboutie. Le ton plus posé et l’ambiance empreinte d’émotion tranche avec les autres morceaux entrevus jusque là. Car le constat est tout de même assez évident, l’écoute perd en intensité et un mauvais goût de redite se dégage au fur et à mesure du tracklisting. Les originalités sont là mais ne pèsent clairement pas assez dans la balance pour nous contenter pleinement.
Un album solide… mais sans surprise
“The Nothing” a au moins un mérite : celui de rappeler que Korn est encore capable en 2019 de créer des compositions efficaces. Son style est encore a même de ravir des fans old school perdus en chemin tout comme de ramener de nouveaux admirateurs dans sa besace. Mais la magie n’opère qu’a moitié. Les longueurs et les quelques titres dispensables font que le bilan est mitigé. Korn sait encore séduire mais, à trop tirer sur la corde raide, perd clairement en pertinence et c’est bien dommage.
Informations
Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 13/09/2019
Site web : kornofficial.com
Notre sélection
- Cold
- You’ll Never Find Me
- This Loss
Note RUL
3/5