Chroniques

Korn – The Serenity Of Suffering

Quand un groupe comme Korn, figure emblématique du neo metal, sort un nouvel album, l’attente est toujours grande. Avec une discographie très variée fait de disques incontournables qui lui ont forgé un son et un style facilement identifiable, et d’autres au choix beaucoup plus discutable comme lorsqu’elle a flirté avec le dubstep, la bande de Jonathan Davis arrive toujours là où ne l’attend pas. Et c’est donc avec une nouvelle offrande intitulée “The Serenity Of Suffering” que les Américains remettent le couvert. Qu’attendre de cette nouvelle œuvre ? Nombreux sont ceux voulant un retour aux sources dans la pure lignée des premiers opus qui ont fait de Korn une formation mythique. Ce nouvel effort studio comblera t’il les attentes ?

Les deux titres d’ouverture, “Rotting In Vain” et  “Insane”, déjà dévoilés il y a quelques mois, répondent immédiatement à nos interrogations et renvoie l’auditeur aux plus belles heures d’un album comme “Follow The Leader” (1998). Les guitares de Munky et Head sont lourdes et acérées, la basse de Fieldy cogne tel un marteau et en harmonie avec l’infernale batterie de Ray Luzier et enfin, la voix de Jonathan Davis est toujours aussi torturée et se marie parfaitement avec les instruments.

Ces premières minutes d’écoute procurent un sentiment très agréable et rappellent que Korn n’a pas perdu la recette qui lui a permis de faire sa renommée. D’autres morceaux tels que “Take Me” et son intro de guitare typique du quintette ou encore “Everything Falls Apart” enfoncent le clou. Le gros son et les riffs épais sont bien au rendez-vous, les musiciens ayant sorti tout l’arsenal pour faire hurler nos haut-parleurs.

L’écoute de l’ensemble s’avère assez intense et agréable, même si on peut regretter la structure assez basique et rentre dedans des morceaux  qui lasseront certainement quelques auditeurs. Pourtant, le duo de guitaristes, Munky et Head, n’est pas tombé dans la facilité et a su utiliser un grand nombre de procédés et arrangements pour donner des tournures intéressantes aux chansons. “Die Yet Another Night” ou bien “The Hating” et son intro de guitare au son clair vont dans ce sens. Mais la démarche des deux compères demeure trop timide pour réellement modifier l’impression générale à l’écoute des onze pistes composant “The Serenity Of Suffering”.

La performance vocale de Jonathan Davis permet de contrebalancer cette sensation. De nombreux titres, même s’ils sont de qualité, aurait pu tomber dans la banalité s’ils n’avait pas été rehaussés par les qualités du frontman. Le chant clair sur “The Hating” ou “Black Is The Soul” donne une tournure angoissante aux morceaux et parvient à capter notre attention. Son aisance sur “Next In Line” est à mettre en lumière et démontre que Davis en a encore dans le coffre, et ce même après vingt-trois ans de carrière. Enfin, le featuring avec Corey Taylor (Slipknot/Stone Sour) sur “A Different World” apparaît malheureusement assez anecdotique. On était en droit d’attendre beaucoup plus de cette collaboration qui promettait beaucoup.

“The Serenity Of Suffering”  est un album plaisant qui saura contenter les fans de Korn les plus fidèles. L’écoute est agréable et on ne peut que se réjouir de revoir les Américains distribuer un son bien épais et sans une masse d’effets électros qui ont fait grincer des dents par le passé. Mais le résultat final est largement perfectible, et sans une grande prestation de Jonathan Davis, l’ensemble aurait pu vite devenir monotone.

Informations

Label : Roadrunner Records
Date de sortie : 21/10/2016
Site web : official.korn.com

Notre sélection

  • Insane
  • Rotting In Vain
  • Take Me

Note RUL

3.5/5

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