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La Femme – Rock Machine

Pour son sixième album, La Femme s’envole vers les États-Unis à la recherche d’inspiration. Sorti ce vendredi 11 octobre, Rock Machine nous immerge dans un univers de surf californien à la française, made in La Femme.

Sur la planche américaine

Si le titre du disque Rock Machine laisse présager un rock brut et authentique, on risque d’être surpris. Inspiré par sa tournée sur les routes américaines, le groupe revient avec des aspirations sonores qui, comme le suggère le nom de l’album, s’orientent davantage vers le rock. Les premiers morceaux sortis, “Ciao Paris!” et “Clover Paradise”, ont dévoilé une ambiance surf rock, voire power pop, bien éloignée du rock traditionnel. Une ambiance se voulant proche des Beach Boys et des Ventures, parsemée de références variées, comme celle au groupe The Who avec un titre identique, “My Generation”. “Love Is Over” incarne parfaitement ce que peut évoquer le nom Rock Machine, avec les synthétiseurs que l’on connaît bien du groupe, et qui nous plongent dans les sonorités novatrices des années 80. Chaque morceau rend hommage à un style de rock tout en préservant la touche new wave et surf qui caractérise La Femme. Avec seulement deux solos de guitare disséminés tout au long de l’album, dont l’un se trouve sur “I Believe In Rock And Roll”, un morceau feignant l’ambiance rock avec un chant plus rauque (sans mauvais jeu de mots) et des cris parfois clichés. On se demande si cela relève d’un choix délibéré, jusqu’à l’enchaînement avec “I Gonna Make A Hit”, qui reste le morceau le plus singulier de Rock Machine, où l’on retrouve l’essence du groupe et son originalité.

La Femme in Paris

Les titres les plus marquants du projet sont ceux où la boîte à rythmes impose le ton, tels que “White Night” ou “Goodbye Tonight”, qui rappellent les premiers succès du groupe comme “Sur La Planche” ou “Nous Étions Deux” de l’album Psycho Tropical Berlin (2013). La différence réside dans le fait que ce disque a été pensé et conçu dans sa globalité en anglais, avec seulement quelques chœurs en français sur “Yeah Baby” par exemple. Après avoir flirté avec l’espagnol dans Teatro Lucido (2022) et son tube “Sacatela”, qui avait rencontré son public, il est moins certain qu’un morceau se distingue réellement dans ce dernier projet. L’anglais est accompagné d’un zozotement particulièrement français qui complexifie l’écoute et la rend moins accrocheuse. Les ballades, où les paroles dictent le tempo, comme “Amazing”, aux accents western, ou “Waiting In The Dark”, s’écoutent sans marquer durablement les esprits. Les nombreux fade-out qui concluent les morceaux laissent aussi une impression de projet inachevé, qui aurait pu être poussé plus loin dans sa folie créative. On a connu La Femme bien plus audacieuse et expérimentale, et avec un thème aussi captivant, on espérait un lâcher-prise plus prononcé. En fin de compte, Rock Machine ne parvient pas à satisfaire toutes nos attentes.

Alors que, par le passé, La Femme avait su naviguer avec brio au sein d’atmosphères bien définies et créer des tubes uniques et mémorables, ici, l’exploration du thème rock se dilue sous trop de facettes et de références, rendant l’ensemble un peu flou. C’était pourtant un style qui évoquait ses débuts, seulement l’écoute se termine sur une note de déception.

Informations

Label : Disque Pointu
Date de sortie : 11/10/2024
Site web : www.lafemmemusic.com

Notre sélection

  • I Gonna Make A Hit
  • White Night
  • Goodbye Tonight

Note RUL

 2,5/5

Ecouter l’album

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Eurielle Boslowsky
Ayant toujours rêvé de devenir la première influenceuse sur Spotify, on m'a recommandé de revenir sur Terre et plutôt de partager ma passion via des mots. Alors me voici.